O- Les observations et la guidance parentale

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

O-1 Le guide de Steinhauer, un outil d’évaluation multiaxial, pluriprofessionnel, associant les parents

Nicole Garret-Gloanec, pédopsychiatre honoraire (invitée d’honneur)
Ex-présidente de la Société de l’Information psychiatrique (SIP) et de la Fédération française de psychiatrie (FFP)
Fondatrice, au sein des secteurs de pédopsychiatrie, du Centre nantais de la parentalité (CNP) au CHU de Nantes
nicole.garret@wanadoo.fr

Les évaluations de l’impact, sur les très jeunes enfants, des négligences parentales graves sont sources d’appréciations très divergentes et souvent partielles. Les éléments, pour prendre des décisions, sont insuffisamment formalisés. La participation affective et émotionnelle des professionnels parasite souvent les orientations alors qu’elles ont des conséquences importantes tant sur la souffrance psychique de l’enfant que son développement et son avenir psycho-affectif, social, professionnel et parental futurs.
Ces évaluations se doivent d’être complètes selon les divers axes de compréhension de la construction psycho-affective, cognitive et somatique.
Le guide de Steinhauer est un outil qui se décline sur plusieurs axes, demande une participation pluri-professionnelle et associe les parents.
Nous vous présenterons les fonctionnalités de cet outil dont l’exigence est à la hauteur de celle que nous devons avoir pour le devenir de ces enfants.

O-2 La périnatalité en PMI : penser le soin dans la prévention précoce. Regards de psychologues de l’ANAPSYpe

FServane Legrand, psychologue en PMI
Marie-Noëlle Rossi, psychologue en PMI
Membres de l’ANAPSYpe (Association Nationale des Psychologues pour la petite enfance)

Les psychologues en service de PMI sont intégrés à une politique d’accueil inconditionnel et de prévention autour de la périnatalité. Ils sont des partenaires privilégiés des acteurs du champ de prévention et de soin en périnatalité.
Ils interviennent en relais, en amont, pour l’orientation ou à un moment de clé de la vie d’une future mère, de futurs parents ou de la mère, des parents confrontés à la naissance d’un bébé. Être enceinte, devenir mère, devenir parents, rencontrer son bébé…
Nous illustrerons avec quelques vignettes cliniques les aléas de la vie ordinaire, des séquences de vie que les psychologues de PMI sont amenés à rencontrer et accompagner, en relais ou en amont de leurs partenaires extérieurs. 

O-3 La guidance parentale et ses évolutions en service de pédopsychiatrie

Lyphea Khun-Franck lyphea.khun-franck@aphp.fr
Didier Rabain
Sylvie Viaux-Savelon sylvie.viaux@aphp.fr
Unité petite enfance et parentalité Vivaldi
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
Hôpital Pitié-Salpêtrière secretariat.upepv@psl.aphp.fr
28, allée Vivaldi 75012 Paris

La guidance parentale est une pratique courante pour les professionnels travaillant en lien avec des familles. Bien que très utilisée dans les différents secteurs qui mettent en jeu des parents et leurs enfants (de la petite enfance à l’adolescence), elle a fait l’objet de peu d’écrits, soulevant alors la question de la théorisation de cette pratique.
En tant que professionnels dans le domaine de la petite enfance et de la parentalité, ayant recours à cette approche, il nous a semblé intéressant de proposer une certaine pensée de la guidance parentale, et ce dans sa dimension thérapeutique mais aussi dans les évolutions de son dispositif.Ce concept a été travaillé par Jean-Yves Hayez dans son ouvrage paru au début des années 70, La guidance parentale. Ce livre, préfacé par Serge Lebovici, s’inscrit dans une approche psychanalytique et met en avant le travail psychique des parents qui sous-tend cette pratique. Dès lors, la guidance parentale ne serait plus uniquement de l’ordre d’un apprentissage des « bonnes » conduites parentales, mais s’inscrirait dans une dimension plus subjective, visant à des modifications plus internes.
C’est dans cette perspective d’un lien entre la guidance parentale et la psychothérapie que s’inscrit Vincent Laupies dans un article publié en 2004 dans la revue Thérapie familiale. En effet, il y pose la question des rapports qu’entretient la guidance parentale avec la psychothérapie et avec la norme. S’articulent alors deux hypothèses, deux visions. D’une part, l’idée que la guidance parentale consisterait en une pratique de conseils, de soutien à la parentalité qui se défendrait d’induire des changements internes chez les parents se focalisant spécifiquement sur une acquisition de compétences parentales. D’autre part, l’idée que la guidance parentale, bien que présentant un cadre et des objectifs différents des psychothérapies classiques, induirait des modifications internes thérapeutiques pour les familles. Laupies articule ces deux visions aux notions du « faire » et de l’« agir », l’une centrée sur la technique, l’autre s’appuyant sur l’idée d’un acte habité dans l’optique d’un mieux vivre.
Lorsque l’on touche à la petite enfance et ce dans un accompagnement du développement psycho- affectif de l’enfant, la place des parents est incontournable. Ainsi les parents arrivent à l’Unité petite enfance et parentalité Vivaldi avec des demandes pour leur enfant et son développement qui mettent également en jeu des questions quant à leur parentalité. Comme de nombreuses institutions travaillant en lien avec les familles, la guidance parentale est une pratique phare de la prise en charge des dyades mères-enfants dans cette unité.
Dans cette démarche nous souhaitons apporter un soutien aux parents en difficulté, dans l’optique de les aider à devenir les parents qu’ils souhaitent être, tout en considérant les besoins et les intérêts de l’enfant. Elle tend donc à développer une meilleure qualité de la fonction parentale, à soutenir le développement global de l’enfant ainsi qu’un meilleur lien d’attachement.
Dans cette perspective, les parents se trouvent pleinement acteurs de la guidance. A l’Unité petite enfance et parentalité, elle est généralement indiquée pour les parents qui se questionnent sur le développement de leur enfant et/ou qui rencontrent des difficultés dans leur rôle, que cela soit d’ordre relationnel, communicationnel ou éducatif.
Les motifs de la demande qui augure la guidance parentale sont donc divers et les cadres dans lesquelles elle prend place le sont aussi. Dans notre présentation nous souhaitons dans une première partie partager notre vision sur ce en quoi la guidance parentale diffère en fonction du dispositif dans lequel elle se pratique et en s’appuyant sur le niveau visible de la personne dans quelle mesure elle modifie les mouvements internes des parents. Et dans une deuxième partie nous tendrons vers une évolution de ses dispositifs avec des techniques nouvelles comme le video-feedback pour conclure ensuite sur ses limites.

O-4 Les groupes Pikler bébé-parents : un dispositif d’accueil insolite pour prendre soin du lien

Maryse Chabaud, infirmière-puéricultrice (ayant exercé en PMI et à l’Unité Serge Lebovici de l’hôpital du Vinatier), formatrice à l’Association Pikler-Loczy de France (APLF)
Jocelyne Roux-Levrat, psychologue-psychothérapeute en libéral (ayant exercé en crèches et en CAMSP), formatrice à l’APLF
Véronique Sztark, psychologue clinicienne en libéral et en crèche (ayant exercé en HAD pédiatrique), formatrice à l’APLF
Association Pikler Loczy-France 26, bd Brune 75014 Paris

Nous sommes toutes trois accueillantes dans deux groupes Pikler bébé-parents dans une association de parents : la Cause des parents à Villeurbanne (69).  L’un des deux groupes s’adresse aux parents attendant un enfant et à ceux ayant un bébé dans sa première année. L’autre groupe s’adresse aux parents d’enfants âgés de 9 mois à 2 ans.
Parfois nous constatons des effets thérapeutiques sur le lien qui s’installe. Nous souhaiterions partager cette expérience de 5 années de ces groupes, pensant que des unités de psychiatrie périnatale pourraient s’en inspirer et/ou que ces groupes pourraient constituer un entre-deux pour des relais de soin.
Notre intervention visera à présenter ce dispositif singulier : son cadre, les modalités de l’accueil. Nous proposons aux parents de venir partager un moment de pause pour échanger entre eux, et avec les accueillantes, et regarder ensemble leur bébé découvrir le monde qui l’entoure.
L’installation de la pièce, le choix des objets, la place de chacun sont l’objet d’une grande attention et de réflexion de notre part que nous présenterons également avec des photos. C’est ensuite l’observation du bébé et l’écoute du parent qui vont guider nos interventions et nos propositions parfois très concrètes.
Nous présenterons ensuite une séance du groupe des plus jeunes bébés au cours de laquelle notre regard s’est porté particulièrement sur Tom, 3 mois, et sa maman. Regards croisés, écrits croisés pour mettre en valeur l’intérêt de ce dispositif dans des situations de fragilité maternelle.

N- Collaborer entre… (Dispositifs interinstitutionnels III)

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

N-1 Histoire d’un partenariat en périnatalité psychique : évolution et aléas des années 1980 à nos jours 

Elisabeth Darchis (invitée d’honneur)
Ex-psychologue en maternité, CHU Louis-Mourier (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris)
Psychanalyste de groupe, couple et famille
Présidente de la Société Internationale de Psychanalyse Familiale Périnatale (SIPFP) et de l’Association Européenne Nicolas Abraham et Maria Torok (AENAMT)
Responsable pédagogique du DU « Approche psychanalytique groupale et familiale », Paris 7 Diderot
Véronique Dagens, pédopsychiatre v.dagens@th-roussel.fr
Unité d’accueil parent-enfant (UAPE) (Hospitalisation mère-bébé temps plein) Centre hospitalier Théophile-Roussel www.th-roussel.fr
Pavillon Michelet 1, rue Philippe-Mithouard BP 71 – 78363 Montesson Cedex

Nous reviendrons sur l’histoire du partenariat entre maternité, néonat, secteur de pédopsychiatrie PMI, psychiatrie de l’adulte…
Elisabeth Darchis, psychologue durant 30 ans en maternité hospitalière (Colombes-92) parcourra l’évolution des pratiques en réseau dans le soin de la périnatalité psychique, de l’accompagnement de la dyade à la triade, puis au groupe famille. Véronique Dagens, praticien hospitalier responsable de l’UAPE, unité d’hospitalisation parent-bébé (Montesson-78), contribuera à situer l’UAPE dans la collaboration actuelle avec la maternité de Louis Mourier et le Centre Naissance de Colombes (92). Elle présentera le nouveau service/filière psypérinatalité du Centre hospitalier Théophile-Roussel qui a pour ambition de construire un lien entre les dispositifs publics et privés au service de la psypérinatalité du territoire.
Ce recul de 30 ans de pratiques en réseau nous donnera une vision sur les énormes avancées, sur les réalisations et les espoirs, mais aussi sur les limites et les aléas, comme les moyens limités. Une réflexion pourra ouvrir sur le chemin à parcourir encore.

N-2  « Nora n’était pas attendue ! »

Lucie Thiriet, infirmière
Ludivine Barbier, infirmière
Filière de psychiatrie périnatale (Dr Christine Rainelli)
Unité mère-bébé (UMB) temps plein
Pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PUPEA) Centre hospitalier Esquirol 15, rue du Dr Raymond-Marcland 87025 Limoges Cedex
perinatpsy@ch-esquirol-limoges.fr

Ainsi commencent bon nombre d’histoires de vie qui amènent un bébé et sa mère à être accueillis dans notre unité d’hospitalisation. Mais, pour la maman de Nora, les inquiétudes vont se transformer, tout au long de la prise en charge, en véritables clignotants d’alertes transformant la « banale » histoire d’une jeune femme seule, éloignée de sa famille en quête d’une autre vie, en un accompagnement dans un parcours de soins de plus en plus complexe.
Nous évoquerons les différents partenariats nécessaires et coordonnés aux différentes étapes de cette prise en charge.

N-3 Expérience d’un partenariat PMI-pédopsychiatrie au sein d’un groupe thérapeutique mère-bébé

Eglantine Beaury-Pitois, psychologue clinicienne ebeaury@chu-clermontferrand.fr
Lydie Guyonnet, infirmière puéricultrice
Françoise Noton-Durand, pédopsychiatre
Unité de périnatalité et de soins ambulatoires pour jeunes enfants
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent CHU Clermont-Ferrand 58, rue Montalembert F-63003 Clermont-Ferrand
Laure Valadou, psychologue clinicienne
S. Pradier, infirmière puéricultrice
Françoise Chardon, médecin
Protection Maternelle et Infantile
Conseil départemental du Puy-de-Dôme
Hôtel du Département 24, rue Saint-Esprit 63000 Clermont-Ferrand

S’appuyant sur la circulaire du 04 juillet 2005, relative à la collaboration médico-psychologique en périnatalité, l’Unité de périnatalité et de soins ambulatoires de jeunes enfants du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent organise des rencontres réunissant tous les acteurs de la périnatalité du département 63. De celles-ci, un groupe de réflexion périnatalité-petite enfance est créé : le Groupe périnatalité petite enfance (GPPE 63). Il a pour objectif d’améliorer la qualité de la prise en charge psychologique des très jeunes enfants, les troubles de la parentalité ainsi que le développement du travail en réseau.
Il rassemble de façon régulière depuis décembre 2008, des professionnels travaillant dans différents services du CHU (pédopsychiatrie, psychiatrie de l’adulte, pédiatrie, obstétrique), du Conseil Départemental (PMI, ASE), et du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF).
Ce travail en réseau a mis en évidence la nécessité d’élargir l’offre de soin psychique alors peu présente sur le département, auprès de familles en difficulté dans l’instauration du lien parents/enfant et peu encline à faire appel au service de pédopsychiatrie.
L’idée de constituer un groupe thérapeutique mère-bébé voit le jour. La collaboration PMI/pédopsychiatrie devient alors évidente et se construit autour d’une équipe pluridisciplinaire. L’objectif de ce groupe thérapeutique est de permettre l’instauration et la consolidation de liens de qualité entre le bébé et ses parents, en dépistant et traitant notamment les crises psychiques maternelles post-partum.
Les premières dyades sont accueillies en septembre 2012 (maximum de 5 ou 6), les bébés doivent être âgés de moins de 18 mois à l’admission. Le groupe fonctionne pendant 2h, tous les 15 jours sur un cycle de 6 à 8 séances.
Les indications sont soit du côté de l’enfant, soit du côté de la relation mère-bébé …
Où en sommes-nous en septembre 2019 ? Quelles sont les perspectives à venir ?

N-4 Identification et maillage comme modalités de soin en périnatalité

Stéphanie Seibel, infirmière
Nathalie Romagné, psychologue clinicienne
Claire Coston, psychomotricienne (sous réserve)
Unité de soins précoces Didier Houzel
CH Edouard Toulouse18 Chemin de Mimet 13015 Marseille

Après une présentation de notre unité, nos missions, nos modalités de prises en charge, les indications de suivi, le lien avec le réseau, nous illustrerons nos propositions d’accompagnement par la présentation d’une vignette clinique d’une patiente et ses jumelles. Cette famille a bénéficié de soins ambulatoires sur notre unité (Unité de soins précoces Didier Houzel, CH Edouard Toulouse) depuis l’adresse initiale de la PMI en anténatal à l’inscription pour ce père, cette mère, et ces enfants dans un lien plus harmonieux et apaisé (reprise professionnelle, crèche…).
Cette triade a bénéficié de soins de la relation, à la fois individuels et groupaux, sur l’unité ainsi qu’à domicile. Les soins ont été articulés et coordonnés avec nos partenaires de soins (maternité, PMI, UPB, TISF, Crèche).  Elle a bénéficié d’un étayage pluridisciplinaire auprès de l’équipe puisqu’elle a été accompagnée par l’ensemble des professionnels de l’unité. Nous avons proposé à cette jeune maman et ses enfants un espace de soin et d’écoute qui ont permis les transformations identitaires nécessaires à son être mère. Le père a été également accompagné dans ce bouleversement psychique qu’est la naissance afin de mieux appréhender sa place.
Nous posons pour cette maman et ses filles une indication d’un soin psychocorporel : le soin berceuse pour soutenir la rencontre dans la relation parent-bébé et sa difficulté d’être mère.
La médiation par la musique, le cadre symbolique assuré par les soignants ont permis à cette triade d’inaugurer de nouvelles modalités de liens. La régression possible, au travers de ce groupe a permis à cette mère de se sentir maternée, enveloppée, contenue pour qu’une émergence puisse avoir lieu. Là où elle était entravée dans des identifications aliénantes à sa propre mère, elle s’est autorisée à se laisser traverser par ses éprouvés en s’ouvrant à l’expression de ses émotions et, ainsi, de les percevoir comme différenciées de celles de ses enfants.
Comme la musicienne accorde ses doigts sur les cordes de sa guitare, cette mère s’est ajustée à ses bébés. Elle s’est montrée disponible à l’introduction d’une nouvelle tonalité plus musicale et sensible, se laissant illuminer de plaisir là où il n’y avait que sidération.
Nous avons ouvert un espace de résonnance émotionnelle à cette mère et ses filles, avec comme point d’ancrage les identifications inhérentes au groupe, ainsi que son propre maternage, impulsant une transformation d’un être materné à un être maternant.

M- Dispositifs mixtes : ambulatoire et domicile, HDJ et domicile, HTP et ambulatoire

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

M-1 Winni-à-Dom : soins pédopsychiatriques de particulière intensité à domicile pour les troubles de la relation précoce parents-bébé

Marie-Charlotte Bouchard-Fernandes, pédopsychiatre coordinateur
Mme Laurence Hermouet, infirmière coordinatrice
Centre Donald Winnicott winnicott@ch-mazurelle.fr 
Pôle du Secteur Nord de pédopsychiatrie
Centre Hospitalier Georges-Mazurelle
Route d’Aubigny 85026 La Roche-sur-Yon Cedex
Hospitalisation à domicile (HAD) Vendée Maison de la santé
Boulevard Stéphane-Moreau 85000 La Roche-sur-Yon

Le travail réalisé par le Centre Donald Winnicott s’inscrit au sein du réseau « Bien Naître en Vendée », départemental, initié il y a une vingtaine d’années, regroupant l’ensemble des professionnels de la grossesse et de la petite enfance. Le Centre Winnicott est le siège de ce réseau, il en assure la coordination et est amené à accueillir et à assurer la prise en charge thérapeutique des situations pathologiques qui lui sont adressées. C’est dans ce cadre, qu’il nous est apparu utile de compléter les modalités de réponses thérapeutiques (comme la consultation thérapeutique, les visites à domicile, l’hospitalisation de jour mère/bébé) par la mise en place d’un dispositif de soins de particulière intensité à domicile, pensé dès 2007 en partenariat avec l’HAD Vendée.
Winni-à-Dom a été créé en 2013, partenariat entre l’EPSM Georges-Mazurelle et HAD Vendée.
L’objectif de ce dispositif est d’apporter un étayage, dans le cadre de vie familier, à la construction de la relation parents-enfant. Ce dispositif s’adresse à des situations de troubles graves des interactions précoces, qui sont en difficultés pour aller vers l’extérieur et maintenir des liens.
C’est une approche thérapeutique sur le lieu de vie du bébé, respectant alors la permanence de son environnement. L’intensité, la rythmicité, la continuité, la permanence des soins vont permettre l’anticipation et la prévisibilité de la venue du soignant pour le bébé comme pour la maman et l’installation des repères contenants.
Le travail au domicile des familles permet également de travailler avec l’ensemble de la famille présente, directement dans son environnement, avec ses contraintes.
Nous présenterons la structure et son fonctionnement puis nous l’illustrerons par un cas clinique.

M-2 Du dedans au dehors, construction d’un puzzle familial complexe

Claire De Carmantrand, pédopsychiatre (sous réserve)
Patricia Fortin, cadre de l’unité
Aude Latroy, infirmière
Anne-Laure Simonin, infirmière
Unité parents-bébés C.O.L.I.B.R.Y Centre Hospitalier Jean-Martin-Charcot
30, Rue Marc-Laurent 78373 Plaisir Cedex

L’Unité parents-bébés C.O.L.I.B.R.Y est un service d’hospitalisation de jour avec une équipe mobile située en région parisienne, dans les Yvelines (78), qui accueille des mères ou des pères conjointement avec leur bébé sur le site de pédopsychiatrie à Saint-Cyr-l’École. Une même équipe pluridisciplinaire accompagne les familles sur l’hôpital de jour et à leur domicile.
Nous accompagnons des familles en situation de crise périnatale à savoir des mères en pré-partum et des familles en post-partum jusqu’au un an de l’enfant. Notre objectif premier est de répondre à une sortie de cet état de crise.
A l’aide d’une situation clinique, nous souhaitons parler d’un accompagnement familial entre temps institutionnels à l’hôpital de jour et visites à domicile. Grâce à cette prise en charge multi-focale, nous tenterons de répondre à ces questionnements :

  • Comment le travail d’accompagnement en hôpital de jour permet-il d’accompagner le travail à domicile ?
  • Comment le travail réalisé au domicile permet-il d’étoffer le travail réalisé en hôpital de jour ?
  • En quoi est-ce un atout pour l’équipe infirmière qu’elle puisse accompagner le dedans et le dehors ?
  • Comment l’institution nous soutient-elle entre les murs mais aussi à l’extérieur ?
  • Quelle est l’importance des temps d’échanges en équipe complète (transmissions, penser ensemble, …) pour rassembler tous les morceaux d’un puzzle familial complexe ?
  • Comment le système familial évolue-t-il au fil de cet accompagnement (temps de consultation, temps de domicile, temps d’hôpital de jour, …) ?

M-3 Continuité des soins, continuité des soignants dans la prise en charge entre l’intra et l’extra hospitalier

Isabelle Schertz, pédopsychiatre
Agnès Sordet, cadre de santé
Dominique Ditner, psychologue
et un soignant de l’équipe
Unité mère-enfant et de soin périnatal
Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de Haute-Alsace
Groupe régional hospitalier de Mulhouse Sud-Alsace
87, Avenue d’Altkirch BP 1070 – 68051 Mulhouse Cedex

L’Unité mère-enfant et soin en périnatalité se compose de deux unités fonctionnelles :

  • une unité d’hospitalisation conjointe à temps plein qui se compose de 5 lits et 5 berceaux avec existence d’une chambre familiale,
  • une unité de consultations externes et de prises en charge en ambulatoire.

Les deux unités fonctionnelles se situent dans un même espace au sein de l’hôpital et les membres de l’équipe pluridisciplinaire interviennent dans les deux unités. Ce fonctionnement institutionnel est en faveur d’une continuité entre :

  • les équipes intra- et extra-hospitalières,
  • les soins au temps de l’hospitalisation à temps complet et ceux en ambulatoire.

Une volonté institutionnelle fait que certaines soignantes de l’équipe de l’intra-hospitalier travaillent de journée (à raison d’au moins un jour par semaine) pour des prises en charge spécifiques auxquelles elles se sont formées : massage, Tai chi, toucher conscient, massage assis pour les mères, groupe d’éveil… Cette organisation renforce l’offre de soins « classique » car elle s’adjoint aux modalités de soins proposées par les médecins psychiatres, les psychologues et la psychomotricienne.
L’objectif soutenu est de favoriser une continuité du soin par une présence des mêmes soignantes de l’intra vers l’extra permettant ainsi aux patientes et à leurs enfants une continuité, là où quelques fois la fin de l’hospitalisation marque une discontinuité voire une rupture ce qui n’est pas en faveur de la poursuite du travail thérapeutique en particulier pour la population accueillie.
Nous vous proposons une présentation de l’évolution de ces modalités de soins au sein de l’Unité mère-enfant et soin en périnatalité liée à des choix institutionnels référés à la théorie de l’attachement. Puis nous illustrerons nos propos par des vignettes cliniques où la continuité des soins participe au renforcement de la sécurité interne du parent et participe au déploiement du lien.

M-4 un nid pour naître… ou comment l’équipe de l’UPE de Marseille soutient, accueille, accompagne les bébés à grandir (de leurs parents) et les parents dans leur parentalité…

Anne-Valérie Linglin, puéricultrice anne-valerie.linglin@ap-hm.fr
Céline Arnaud, puéricultrice
Avec le soutien de :
Tiphaine Lebon, interne en psychiatrie
Ariel Revah, interne en psychiatrie
Unité parents-enfant Service du Pr F. Poinso AP-HM
270 bd Sainte-Marguerite BP 29 13274 Marseille Cedex 9

C’est par notre équipe de professionnels (assistante sociale, aide-soignante, IDE, IPDE, internes, psychologue, cadre de santé, médecins, art-thérapeute) à l’esprit créatif et fédérateur que le lien s’enrichit, se tisse petit à petit et entoure, accompagne les familles. A travers des cas cliniques, nous allons retracer nos actions, nos pistes de travail qui permettent aux parents de trouver, auprès de chacun de nous, des soins personnalisés ainsi qu’un accueil au cas par cas.
Dans cette pluralité de compétences et à dimension humaine, nous formons une Unité. C’est en perpétuelle transformation et dans un objectif commun que l’UPE se nourrit de ces différences : notre équipe est notre outil et cet outil est notre force.

L- Se présenter par projet

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

L-1 Accordages : naissance d’une unité de soins parents-bébé au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG)

Fabienne Wälli Phaneuf, pédopsychiatre fabienne.waelli@hcuge.ch
Dr François Hentsch, pédopsychiatre francois.hentsch@hcuge.ch
Fabienne Luethi Faivre, psychologue fabienne.luethi@hcuge.ch
Aurore Couasnay Deschamps, infirmière spécialisée, consultante en lactation
Marie Pierre Rigolet, aide-soignante
Stéphanie Friedli May, assistante sociale
Accordages- unité d’hospitalisation de jour du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, (SPEA), Département de l’enfant et de l’adolescent (DFEA), HUG
Située en-dessous du Jardin d’enfants thérapeutique
Villa Maurer 2, avenue Louis-Aubert 1206 Genève

Nous proposons de discuter l’implantation de notre unité Accordages au sein du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, il y a 2 ans.
Cette unité parents–bébé n’existait pas, et pourtant les besoins étaient bien identifiés dans notre service qui accueille des enfants présentant des troubles de l’attachement et de l’adaptation s’inscrivant dans le contexte de relations parent-enfant perturbées. La maternité des HUG a mis en place une consultation regroupant les grossesses dites à haut risque psychosocial (pathologie psychiatrique chez la mère/le père, addiction, monoparentalité, isolement social, mère adolescente, migration, PTSD complexe, violence intrafamiliale, antécédents d’abus/maltraitance/placements…) et les bébés issus de ces grossesses font l’objet d’une évaluation pluridisciplinaire à la suite de la naissance pour élaborer un projet de soins adapté à la famille.
Nous avons donc réaménagé l’unité d’hospitalisation de jour du service de façon à admettre des familles selon un accueil pluridisciplinaire avec deux médecins pédopsychiatres et un psychologue se répartissant les références des familles, une infirmière spécialisée en pédiatrie, une aide-soignante, une assistante sociale, une psychomotricienne. A noter que l’infirmière est la seule soignante qui assure la continuité des accueils, le reste du personnel étant à temps partiel et travaillant dans d’autres unités de soins ambulatoires.
Nous avons articulé le travail dans notre unité de façon à être partenaires du réseau en périnatalité des HUG. 
Nous avons mis en place pour l’équipe thérapeutique plusieurs espaces de supervisions visant à faire un travail d’élaboration clinique. Ces espaces sont précieux pour offrir aux soignants la possibilité de transformer des éprouvés des observations parents-bébé.
Deux espaces de colloques hebdomadaires, d’une durée de 1h30 en présence de toute l’équipe, permettent une mise en commun autour des besoins de soins, des ajustements des temps d’accueil, de bilans spécifiques à mettre en place, du travail avec le réseau, et un temps également ou sont discutés les nouveaux cas et nos disponibilités pour les accueillir.
Les indications et la gestion du flux de patients sont discutés avec les deux médecins-cadre de Accordages. La psychologue est disponible à l’issue de chaque accueil pour un temps de régulation auprès des soignants du jour.

L-2 La spécificité du travail psycho-socio-éducatif auprès des mères isolées

Frédérique Rouveau, psychologue clinicienne frederique.rouveau@ssrmere-enfant.fr
Mahalia Fadiga, assistante sociale
Doriane Lemarchand, éducatrice spécialisée
Unité d’hospitalisation temps plein
Hôpital mère-enfant de l’Est parisien (HMEEP)
9, rue des bluets 75011 Paris

Hospitalisée en prénatal et/ou postnatal, une mère rencontre ses différents référents (médecin, psychologue, éducateur spécialisé, assistante sociale, éducatrice de jeunes enfants). Ensemble, ils construisent un projet de soin individualisé, qui est sans cesse réajusté à partir des observations de l’ensemble de l’équipe soignante. Chaque prise en charge singulière est pensée de manière collective dans des espaces définis (staff pluridisciplinaire, réunion clinique bébé, synthèse entre référents, réunion de sortie).
Comment l’institution peut-elle porter la patiente pour qu’à son tour elle puisse porter son bébé et trouver les ressources nécessaires pour eux ? Cette question apparaît d’autant plus déterminante lorsque la mère présente une situation d’isolement social et affectif. Comment chaque référent peut-il se positionner pour faire famille autour de la dyade ?
A partir de la présentation de l’accompagnement d’une mère isolée et de son bébé, nous présenterons l’originalité du travail psycho-socio-éducatif articulé au projet de soin global de la dyade à l’Hôpital mère-enfant de l’Est parisien.

L-3 L’hospitalisation temps plein : conjuguer être ensemble, bébé, mère, père et équipe de soins autour d’expériences partagées

Guillaume Cézanne-Bert et l’équipe de l’Unité de psychopathologie périnatale (UPPP) guillaume.cezanne-bert@ch-le-vinatier.fr
UPPP Centre hospitalier Le Vinatier et Clinique Natecia
22, avenue Rockfeller 69008 Lyon

Les situations de détresse et de souffrance périnatales font vivre une effraction des enveloppes – corporelles et psychiques – du bébé, de sa mère et de son père, parfois même du couple, voire de la famille.
Ainsi, accueillir un bébé, sa mère, son père, en hospitalisation temps plein, même séquentielle et selon des modalités différentes, comme sur l’Unité de psychopathologie périnatale, nécessite de proposer tout d’abord une enveloppe contenante tant cette proposition ravive la confusion des liens autour de bébé, des espaces, des intimités psychiques, parfois avec une grande désorganisation des rythmes de la dyade et de la triade père-mère-bébé. Cette enveloppe mobilise un soutien attentif de l’équipe soignante pour étayer une trame narrative du soin engagé. Cette trame engage les partenaires pour les soutenir à différencier, repérer, et identifier leurs éprouvés, et si possible trouver des voies d’apaisement.
Alors, l’équipe, au-delà de l’enveloppe contenante de l’hospitalisation, peut se porter au contact de la dyade hospitalisée, avec un regard se déroulant au plus près des scènes de vie et de soins, et en déployant des observations plurielles. Ces observations tissent un récit du quotidien de soin, avec l’expressivité et les besoins du somatique, en les subjectivant, et en les nouant avec l’observation des interactions sollicitées dans l’unité et par les propositions de soins.
Cette clinique s’appuie aussi sur les moments forts du déroulé de la semaine. Ces moments structurés, ritualisés, de psychomotricité, d’entretiens psychologiques, de consultations, d’ateliers thérapeutiques conjoints (parents-bébés), en co-présence ou même séparés, rythment la semaine de soin. Les observations se singularisent, s’individualisent et différencient les acteurs en présence.Ces observations tentent de tisser, relier, tout en séparant, les sensations et les émotions mobilisées, en partageant un récit, porté à plusieurs voix, avec la famille autour du bébé.
Nous illustrerons ce travail de liaison avec des situations cliniques, rapportant les observations journalières de l’équipe, du soin en psychomotricité, des entretiens psychologiques et des consultations pédopsychiatriques régulières.
Nous partagerons enfin des séquences de vidéothérapie de repas. Ces séquences donnent une forme décalée au regard et aux observations adressés à une famille « exposée », où se voir, parler de soi en images, avec l’équipe soignante, peut parfois permette aux acteurs de se trouver – se retrouver ?- sujets de l’interaction, et ainsi, pour le donneur de soins, satisfaire au mieux les besoins fondamentaux de son bébé comme des siens…

L-4 Le postpartum : impact sur la parentalité et sur l’enfant : comment l’évaluer et intervenir ?

Magali Ramlot, psychologue de liaison et clinicienne magali.ramlot@beauvallon.be
Caroline De Beauffort, psychiatre
Unité PsyGogne Hôpital psychiatrique du Beau Vallon
Rue de Bricgniot, 205
Saint-Servais
5002 Namur Belgique

L’unité PsyGogne, au départ du Beau Vallon, offre un accompagnement spécifique autour du lien parent(s)-enfant(s) et accompagne les parents en demande dans leur parentalité pendant la période périnatale. Nous travaillons donc en collaboration avec les parents afin de favoriser in fine le développement et le bien-être de l’enfant. Il s’agit d’une prise en charge pluridisciplinaire et multi-axiale, alliant un travail individuel et de groupe au travers d’ateliers artistiques et corporels ainsi que de groupes de parole autour de la parentalité.
L’unité de parentalité Psygogne s’adresse à des parentsprésentant une fragilité psychomédico-sociale et/ou un trouble psychiatrique aux différents temps de la périodepérinatale.
Notre travail clinique est organisé en deux temps : une phase d’évaluation et une phase d’intervention.
Dans un premier temps, l’évaluation de l’état psychique du parent (diagnostic médical et psychiatrique), de ses compétences parentales, du type de lien existant entre les parents et l’enfant est réalisée par le psychiatre et la psychologue. La mise au point sur le développement de l’enfant est assurée par la sage-femme et la psychologue. En effet, l’observation du bébé est un bon indicateur de la sensibilité parentale. Nous avons donc cinq pôles de travail : l’enfant – le parent – la dyade – la triade – le couple parental.
Dans un second temps, nous proposons aux parents une prise en charge spécifique autour de la parentalité et du lien parent-enfant. Il existe actuellement trois modalités de prise en charge : des consultations pluridisciplinaires en ambulatoire, une hospitalisation en hôpital de jour ou une hospitalisation complète. A travers ces différents temps, nous leur proposons un accompagnement global tant médical que corporel et psychique.
Lors de cet atelier, nous souhaitons présenter :
– L’impact de la pathologie maternelle (dépression du post-partum) sur la parentalité et sur l’enfant avec un apport théorique
– Nos référents théoriques
– Notre dispositif diagnostique
– Notre dispositif thérapeutique
– La journée type dans le cadre de l’accueil de jour
– Des illustrations avec des séquences vidéo de notre travail

K- Réflexivité critique (Dispositifs interinstitutionnels II)

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

K-1 Péril psychosomatique lors de l’accès à la maternité et fonction contenante du réseau de soins

Marie Schneider, pédopsychiatre marie.schneider@hcuge.ch
Guidance infantile
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA)
Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG)
41, chemin des crêts de Champel 1206 Genève
Julie Pascoa, pédopsychiatre, Centre médico-psychopédagogique (CMPP), Besançon et CHU Besançon
Rose-Angélique Belot, maître de conférences en psychologie clinique, Laboratoire de psychologie Equipe d’accueil (EA) 3188,
Université Bourgogne-Franche-Comté.
Anne Bassegio, cadre de santé, CHU Besançon
Sylvie Nezelof, professeure en pédopsychiatrie, CHU Besançon
Denis Mellier, professeur en psychologie clinique, EA3188

Unités de soin dont le travail sera présenté :
Pédopsychiatrie de liaison
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent CHU Besançon
3, boulevard Alexandre-Flemming 25000 Besançon

Service de maternité Pôle mère-femme CHU Besançon
3, boulevard Alexandre-Flemming 25000 Besançon

Véritable crise développementale au même titre que l’adolescence, la maternité condense et réactualise des conflits intrapsychiques, fragilise le sentiment d’identité et conduit à une modification des enveloppes psychiques et corporelles. Les troubles psychopathologiques présentés par les patientes peuvent ainsi nécessiter une prise en charge spécifique, venant interroger le réseau de soin dans son fonctionnement interdisciplinaire et ses modalités de collaboration.
Dans cette communication, nous présenterons le déroulement d’une prise en charge singulière chez une patiente en péril psychosomatique lors de sa grossesse. Accompagner cette patiente, mais aussi le bébé à venir, a nécessité de la part des équipes un travail de collaboration interdisciplinaire créatif et innovant. Selon notre expérience, ce travail a ainsi convoqué un nombre important de concepts liés à la fonction contenante des équipes et la nécessité de l’étendre à un réseau de soin pluridisciplinaire. Nous rapporterons les particularités de ce travail de maillage institutionnel réalisé à partir du service de maternité, afin de mieux comprendre ses effets et ses bénéfices.

K-2 Un partenariat entre psychiatrie de l’adulte et pédopsychiatrie en périnatalité

Ludivine Franchitto, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent franchitto.l@chu-toulouse.fr
Unité mobile de psychiatrie périnatale Maternité du CHU de Toulouse
Maternité Paule-de-Viguier TSA 70034
CHU Purpan 31059 Toulouse Cedex 9
15Perrine Helias, psychiatre phelias@mgen.fr
Établissement de santé mentale Groupe Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN)
67, bd Deltour 31500 Toulouse

Depuis janvier 2018, l’équipe du Dr Perrine Helias, médecin-chef de l’hôpital de jour pour adultes de la MGEN, a développé un projet spécifique concernant l’accueil hebdomadaire en groupe de futures et jeunes mères avec pathologies psychiatriques.
Ce projet a été monté d’emblée en lien étroit avec l’équipe de psychiatrie périnatale du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU de Toulouse.
Rencontres préalables, formation à la psychiatrie du bébé, élaboration autour du projet et de ses articulations ont été possibles grâce à la connaissance et à la confiance mutuelle pré-­‐existantes entre les deux médecins responsables de ces équipes.
Des résistances et réticences sont apparues, tant du côté des équipes de psychiatrie que de pédopsychiatrie. Un cadre bien posé et une vigilance quotidienne autour des places et des rôles de chacun, en particulier concernant la protection de l’enfance, avec articulation bien sûr aux équipes de PMI, est la condition sine qua non pour que ce type de projet puisse exister et se développer. La périnatalité est une spécialité passionnante mais les écueils existent, en particulier celui de la toute-puissance du côté des soignants qui pourrait mettre les bébés en péril. Le travail pluridisciplinaire et en partenariat est donc une nécessité autour de ces familles fragiles mais ne va pas de soi.
Avec un recul de 18 mois d’existence nous vous proposons un bilan de ce dispositif original à deux voix, pédopsychiatre et psychiatre ensemble, au service des parents et des bébés les plus vulnérables.

K-3 Les relations pluridisciplinaires à l’épreuve des cliniques périnatales : l’inter- et le trans- institutionnel

Emmanuel Reichman, psychologue e.reichman@yahoo.fr
Ex-psychologue coordinateur du réseau Périnat92Sud et à l’Unité de pédopsychiatrie périnatale de Montreuil
Actuellement en CMP adolescents et en CMPP

Le soin médico-psycho-social d’un fœtus devenant nouveau-né et de ses parents ne peut être donné par un professionnel, un service ou une institution seuls, même si les forces psychiques qu’induit la rencontre avec ces patients risquent de faire penser ou agir l’inverse. Deux expériences distinctes, l’une en tant que psychologue coordinateur d’un réseau périnatal, l’autre en pédopsychiatrie périnatale en liaison en unités de grossesses à hauts risques (GHR) /néonatalogie, nous font poser l’hypothèse que la teneur du travail entre professionnels de disciplines, services et/ou institutions différentes autour d’un fœtus devenant nouveau-né et de ses parents sera fortement infiltrée et modelée par les mêmes mouvements psychiques à l’œuvre dans les problématiques cliniques de ces patients, d’une part et par l’histoire des institutions cherchant à travailler ensemble, d’autre part.
Une des spécificités du travail en « psypérinatalité » est celle de travailler en relation entre services, entre institutions et entre disciplines différentes, à l’instar des interrelations parents-bébés. C’est ainsi que différentes sortes de dispositifs entre institutions différentes sont tentées et montées. Ces dispositifs ont pour objectif de mettre en relation de travail des professionnels issus d’institutions différentes (maternité, PMI, pédiatrie, inter-secteur…) afin de réunir des représentations et interventions différentes pour assurer la globalité et la continuité d’un soin médico-psycho-social.
En gardant à l’esprit la clinique périnatale et ses effets contre-transférentiels, nous proposerons d’étudier certains mouvements pouvant aider ou au contraire agir en tant que résistance à ces rapprochements de travail. Une première expérience en tant que psychologue coordinateur d’un réseau périnatal visant à faire se rencontrer des professionnels de disciplines et institutions différentes montrera comment ces relations de travail ont pu être facilitées en étant entretenues à l’extérieur des institutions d’appartenance et dans le cadre tiers d’un réseau formalisé. Une autre expérience en tant que psychologue intervenant depuis une unité de pédopsychiatrie périnatale issue de l’inter-secteur en liaison en service de grossesses à haut risque, réanimation infantile et néonatalogie d’un hôpital général montrera l’influence des histoires et dynamiques des différents services sur ce dispositif inter institutionnel. En nous inspirant des concepts d’inter et de trans générationnels, nous proposerons alors de distinguer l’inter- et le trans-institutionnel.
Cette communication vise à faire partager des expériences critiques de travail afin d’aider des collègues dans les montages de dispositifs entre institutions en proposant un éclairage peu habituel en « psypérinatalité » qui concerne la clinique institutionnelle.

K-4 L’hospitalisation bébé-parents de Liège (version hôpital général) est morte (quelques heures à vivre), vive … le réseau !

Damien Lerminiaux, pédopsychiatre,  damien.lerminiaux@chrcitadelle.be
Monique Bronckart, infirmière
Geneviève Pire, infirmière
Anne Salée, éducatrice
Christine Thiriart, psychologue
Centre hospitalier régional de la Citadelle
Boulevard du XIIème de Ligne, 1B – 4000 Liège Belgique
www.chrcitadelle.be

« Nous avons du mal à savoir ce que nous allons présenter. Un inventaire ? Un testament ? Notre équipe était en « soins palliatifs » et maintenant nous savons que nous serons euthanasiés le 30/09/19 ! Mon pendant psychiatre adulte a soudainement arrêté sa carrière (AVC + coma) et le Service de psychiatrie de l’adulte ne souhaite pas poursuivre l’expérience : ce n’est pas assez rentable ! La direction de l’hôpital n’a pas jugé bon de combler la perte d’encadrement. Donc, nous fermons après le colloque (pour ma part après une vingtaine d’années d’hospitalisation parents-bébés). Voilà, nous serons là, la mort dans l’âme. »

Que voyons-nous dans le rétroviseur si, tel qu’on le dit des mourants, nous faisons défiler le fil de notre vie ?
En deux périodes (années 1990 et 2010) nous avons partagé, psychiatrie adulte et pédopsychiatrie, la prise en charge de deux dyades : dans un premier temps dans les murs de la psychiatrie de l’adulte, dans un second dans ceux de la pédopsychiatrie.
Qu’en avons-nous retenu (nos souvenirs à raconter au coin du feu) ? Quelques vignettes cliniques brèves.
Quelles différences entre les deux époques ? Le profil des dyades accueillies n’a pas été le même.
Quelles évolutions dans le regard et les attentes sociales ? Protection, prévention, soin :  du/des parent(s) de l’enfant.
Nous avons aujourd’hui un réseau officiel (au-delà du réseau formel) dans lequel nous réservons une place identifiée à la périnatalité et la petite enfance.
En quoi le réseau et la nouvelle équipe mobile qui y est attachée pourront-ils faire relai ?
Regrets … temporaires (?)

J- La Guidance interactive : applications et perspectives en périnatalité

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
9h-12h

J-1 La thérapie de Guidance interactive (GI) : la force du moment présent

Sandra Rusconi Serpa (invitée d’honneur)
Psychologue spécialiste en psychothérapie – Fédération suisse des psychologues (FSP)
Université de Genève, Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) sandra.rusconiserpa@unige.ch

La Guidance interactive est une forme d’intervention brève parents-enfant se basant sur l’observation et l’analyse des échanges entre parents et enfant. Elle vise en premier lieu à permettre aux parents de prendre conscience de leurs compétences et de leurs ressources, ainsi que des capacités et besoins de leur enfant. Ce traitement cherche également à développer la sensibilité parentale, à renforcer les comportements interactifs appropriés aux besoins développementaux de l’enfant et à modifier les patterns interactifs dysfonctionnels reliés aux problèmes ayant motivé la consultation. Une attention particulière est portée aux comportements, représentations et émotions des parents et de l’enfant notamment à travers l’utilisation thérapeutique de la vidéo.
Développée il y a une trentaine d’années aux USA par Susan McDonough (2004 ; 2000 ; 1995), cette approche thérapeutique a été conçue pour répondre aux besoins de familles cumulant les facteurs de risques. Elle a été importée à Genève dans le contexte d’un programme de recherche portant sur les effets des thérapies brèves parents-jeune enfant mené au service de Guidance infantile (HUG) par Bertrand Cramer, Daniel N. Stern, Christiane Robert-Tissot et Sandra Rusconi Serpa (1996). Ces études ont fourni les preuves empiriques de son efficacité dans le traitement des troubles psychofonctionnels et du comportement. D’autres applications de ce traitement ont ensuite été développées par le groupe de Genève en particulier dans le contexte de la parentalité à haut risque (Rusconi Serpa & al, 2009).
Sur le plan conceptuel, la Guidance interactive s’appuie sur ce que la recherche en psychothérapie a mis en évidence comme stratégies les plus efficaces : rôle actif donné aux familles dans le traitement, établissement rapide d’une alliance positive de travail, mise en évidence des forces de chaque famille tout en reconnaissant leurs vulnérabilités et leurs limites. Le cadre thérapeutique structuré et contenant de la Guidance interactive est conçu pour constituer une véritable base de sécurité pour le parent afin de lui permettre d’explorer avec le thérapeute les processus relationnels à l’œuvre entre lui son enfant. Parmi les ingrédients particulièrement puissants de cette intervention, mentionnons les moments d’échanges parent-enfant prenant place à chaque séance et qui se révèlent des moments porteurs de bien des surprises !  Le temps du visionnement est un autre ingrédient central qui permet une observation réflexive du « ce-faisant interactif ». Ce moment de recul constitue un contexte indéniablement favorable pour les parents au développement de la mentalisation, étayés par un thérapeute réflexif. Par ailleurs, le fait que le thérapeute cherche à rencontrer les parents en premier lieu sur les moments mutuellement satisfaisants constitue la plupart du temps pour ceux-ci une expérience inédite et particulièrement mobilisatrice.
Plusieurs équipes ont été formées à cette intervention en Suisse et en France depuis plusieurs années et d’autres formations sont en cours et en préparation.

J-2 Utilisation de la Guidance interactive avec vidéo feed-back dans le stress post traumatique post natal

Bérengère Beauquier-Maccotta, pédopsychiatre berengere.beauquier@aphp.fr
Unité de liaison en périnatalité Service de pédopsychiatrie
Hôpital Necker-Enfants Malades, APHP
149, rue de Sèvres 75015 Paris
Christine Desvignes, psychologue clinicienne c.desvignes@epsve.fr
Unité de pédopsychiatrie périnatale de Montreuil/Noisy-le-Sec
Pôle I03 de l’EPS de Ville-Evrard
53-55, bd de la Boissière 93130 Noisy-le-Sec

La grossesse et le péri-partum peuvent comporter des annonces et événements générant un stress maternel aigu.
Les traumatismes périnataux concernant le bébé, générant une crainte que le bébé ne meure, ou les traumatismes concernant la mère et sa propre survie, sont susceptibles de générer un Etat de stress post-traumatique (ESPT). Ce stress post-traumatique peut entrainer des difficultés dans la création du lien parents-enfants.
Des études ont déjà souligné le risque que cet état de stress altère les compétences parentales, en particulier en diminuant la sensibilité parentale. Cette capacité interactive est fondamentale au bon développement du bébé. La sensibilité parentale est en effet la fonction par laquelle le parent décrypte, interprète, répond et renvoie au bébé la compréhension des signaux communicationnels qu’il émet. La Guidance interactive avec vidéo-feedback, travaille en premier lieu à soutenir et développer la sensibilité parentale. Par ailleurs, appliquée auprès de mères souffrant d’un ESPT suite à des violences interpersonnelles, elle a montré qu’elle pouvait aussi permettre d’aborder d’autres axes de l’interaction contaminée par ce vécu traumatique.
Notre présentation se déroulera en deux temps, avec illustrations vidéo.
Tout d’abord Bérengère Beauquier-Maccotta présentera une situation clinique de prise en charge précoce par la Guidance interactive suite à un accouchement traumatique.
Et dans un second temps, Christine Desvignes présentera un cas clinique dans lequel un état dépressif maternel fait suite à un traumatisme périnatal. C’est à 11 mois que la guidance interactive permettra un remaniement interactif positif dans cette dyade.
Ces travaux s’intègrent dans la phase préparatoire d’un Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national qui permettra de valider scientifiquement les effets cliniques observés ici. Par ailleurs, la place des équipes de liaison dans le dépistage et le traitement précoce de ces situations sera aussi discutée dans une logique d’organisation des soins.

J-3 Guidance interactive auprès de dyades parents-enfants de moins de trois ans présentant un Trouble du Spectre Autistique (TSA) : l’intérêt d’une approche centrée sur les interactions précoces et la sensibilité parentale.

Benoît Quirot, pédopsychiatre b.quirot@epsve.fr
Unité de pédopsychiatrie périnatale de Montreuil / Noisy-le-Sec
Pôle I03 de l’EPS de Ville-Evrard
53-55, boulevard de la Boissière 93130 Noisy-le-Sec
Lisa Ouss, pédopsychiatre lisa.ouss@wanadoo.fr
Hôpital Necker-Enfants Malades, APHP
149, rue de Sèvres 75015 Paris

Si l’attention pour « l’ici et maintenant » des interactions précoces est bien au cœur de la thérapie de guidance interactive, cette guidance nous semble également interactive – et c’est là l’une de ses richesses – pour une autre raison. Dans le co-visionnage d’une séquence de jeu, et de séance en séance, thérapeute et parent avancent, découvrent, construisent ensemble : ils sont également en constante interaction. Point, ici, de sujet supposé savoir détenant par avance les clefs d’une lecture des signes et de leur éventuelle interprétation, mais un thérapeute plutôt « maïeuticien », certes garant du cadre mais s’exposant lui-même et soumis parfois aux aléas du dispositif technique, accompagnant et soutenant au mieux le parent dans sa description des troubles de son enfant… comme des difficultés que ces troubles douloureux, souvent, en lui, suscitent.
Nous souhaiterions montrer comment ce processus de co-construction entre parent et thérapeute, à l’abri de toute causalité simpliste mais néanmoins soutenu par le concept de « réciprocité psychopathologique », semble à même d’ouvrir, aujourd’hui, quelques fenêtres et perspectives bienvenues dans l’approche et la prise en charge précoce des « troubles du spectre autistique ». Pour ce faire, nous reprendrons brièvement les différentes générations d’interventions précoces impliquant les parents dans le champ des TSA, avant de préciser les particularités de la GI au sein d’autres techniques de video feed-back, dont l’intérêt aura été récemment signalé.
Une brève présentation clinique, scandée de séquences vidéo tirées d’un traitement en cours, illustrera les effets, chez un parent, de cette « autoscopie » permise par la GI et ses conséquences positives – notamment en termes d’attention conjointe – dans l’évolution du jeu avec ce dernier.
Ramassant les données de ce parcours, nous présenterons pour conclure les hypothèses et enjeux d’une recherche à venir (PHRC dirigé par Lisa Ouss) à la méthodologie novatrice (Single Case Experimental Design), visant à étudier et si possible démontrer l’intérêt de la guidance interactive dans le champ des TSA précoces.

G- Narrations et rêverie plurielle

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
9h-12h

G-1 D’une petite histoire à une grande aventure…

Elisabeth Peiffer, éducatrice de jeunes enfants
Bernadette Diss, puéricultrice
Virginie Durand, auxiliaire de puériculture
Unité de psychiatrie périnatale et du très jeune enfant
Hôpital de jour parents-enfants
Hôpital de l’Elsau
15, rue Cranach 67 200 Strasbourg
carmen.schmitt@chru-strasbourg.fr (cadre de santé)

Notre atelier « histoires lues à voix haute » est une rencontre hebdomadaire où nous emmenons mamans et bébés vers le monde de l’imaginaire et de la rêverie…
Le livre y occupe une place toute particulière, celle d’un objet à explorer, à écouter, à apprivoiser. Parce que « communiquer par la parole » n’est pas toujours chose facile, l’atelier est également un espace où le sens des mots trouve de la valeur et où la valeur des mots peut prendre tout son sens…
La rythmicité et la musicalité amenées par la narration de l’histoire ont permis, au fil des séances, de créer un espace contenant pour les mères et leur bébé, espace propice à un partage émotionnel au sein du groupe.
Ce dispositif montre, d’ores et déjà, des effets positifs qui ont été perceptibles au fil du temps.
Cette constatation nous a incitées à monter un projet en partenariat avec la médiathèque du quartier où nous nous rendons avec les mères et leurs enfants. Nous cherchons ainsi à « démystifier » et rendre accessible un lieu méconnu en utilisant le livre qui leur est désormais familier.
En quoi la thématique abordée dans le livre fait-elle écho avec une problématique personnelle ? Comment l’atelier facilite-t-il l’élaboration ? Comment en faire perdurer les effets positifs auprès des familles ? Est-il possible d’adapter ce dispositif à d’autres lieux, à d’autres types de prises en charge, en réseau avec d’autres partenaires ?

G-2 Capacité de rêverie plurielle et constellation narrative

Véronique Dagens, pédopsychiatre v.dagens@th-roussel.fr
Rose-Marie Sagna, infirmière
Song Hee Goardou, infirmière
Nastassia Rehaili, infirmière
Unité d’accueil parent-enfant (UAPE) (Hospitalisation mère-bébé temps plein)
Centre hospitalier Théophile-Roussel Pavillon Michelet
1, rue Philippe-Mithouard BP 71 – 78363 Montesson Cedex
www.th-roussel.fr

La capacité de rêverie plurielle est une des fondations théoriques de l’unité temps plein mère-bébé de Montesson ouverte en 1986. Comment continuer à la faire vivre ou la réanimer en 2019 où d’autres mots tels que rentabilité et d’autres pratiques telles que les transmissions ciblées ont fait leur apparition ? La constellation se veut être un outil clinique multidisciplinaire au service de la narrativité et de la rêverie

G-3 Soin Berceuses en unité parents-bébé : présentation, échanges et partage autour de nos expériences et nos pratiques. 

Jeanne-Elisabeth Prévôt, psychomotricienne
Trine Carøe Saupic, infirmière
Audrey Peyric, infirmière
Elysabeth Meunier, musicienne
Unité parents-bébé (UPB)
Pôle de psychiatrie infanto-juvénile
Centre hospitalier de Montfavet
2, avenue de la pinède CS 20107 – 84918 Avignon

Comme le rappelle Bernard Golse, la voix maternelle est essentielle dans l’installation des premiers liens. Pour le fœtus, « il n’y a qu’un seul son qui est vécu comme à la fois du dedans et du dehors, c’est la voix de sa mère. La voix maternelle est le Premier Opéra du Fœtus ! Et la peau c’est la grande oreille. » Très précocement donc, les bébés connaissent la voix de leur mère, et dès les premiers instants de la vie ils répondent à cette voix !
Au Soin berceuses, des bébés viennent avec leur mère partager un moment de chant, parfois aussi avec le père. Nous y sommes particulièrement attentives et sensibles à la temporalité et aux rythmes des bébés. Le groupe forme une enveloppe vocale et sonore où les bébés peuvent éprouver leurs propres expériences vocales et nous faire partager leur chœur des bébés.
Ces instants tant attendus par les parents sont fondateurs des premiers liens. Petit à petit la mère/le père découvre les capacités de réponse de son bébé. L’expérience se répète et est valorisée par l’ensemble du groupe.
La voix du bébé la fait naître mère, le fait naitre père ! 

F- Mieux connaitre le développement du bébé par l’image

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
9h-12h

F1- Questions pour des grands champions des petits

Camille Rébillard, pédopsychiatre c.rebillard@epsm-sarthe.fr
Etablissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe
Unité ambulatoire de périnatalité CMP Pablo Picasso
7, rue Sainte Croix 72000 LE MANS
Sarah Sananès, pédopsychiatre sarah.sananes@ch-epsan.fr
La Frimousse Hôpital de Jour de périnatalité
Établissement Public de Santé Alsace Nord (EPSAN) Secteur I02
141, av. de Strasbourg 67173 Brumath

Nous présenterons un film réalisé dans le cadre du DU de psychopathologie du bébé de Bobigny, où 10 « bébéologues » nous parlent des bébés : Bernard Golse, Pierre Delion, Lisa Ouss, Geneviève Appel, Michel Dugnat, Didier Houzel, Julianna Vamos, Graziela Crespin, Alain Grégoire et Françoise Molénat.
Le film regroupe leurs interviews à travers cinq questions que nous leur avons posées à chacun. Ce document est un outil de formation et de sensibilisation à la discipline de psychiatrie périnatale et permet de promouvoir la nécessité de prendre soin du bébé et sa famille.

F-2 Apports de l’image dans le soutien à la parentalité, une action innovante ARS PACA/ARIP : démonstration par l’analyse coopérative d’un des onze films de la série «Tisser des liens » en présence de la réalisatrice, Valéria Lumbroso, réflexion partagée pour leur utilisation auprès de publics divers, et découverte participative, en présence  du producteur délégué, Bernard Choquet (Créalis Média), d’un des deux pilotes de formation en ligne en cours de développement

Valéria Lumbroso, réalisatrice télévision, auteure de la série « Tisser des liens » valerialumbroso@me.com
Bernard Choquet, directeur de Créalis Média, producteur délégué de la série « Tisser des liens » bernardchoquet@crealismedias.com
Drina Candilis, psychanalyste, psychologue habilitée à diriger des recherches drinacandilis@wanadoo.fr
Emmanuel Devouche, maître de conférences en psychologie du développement, habilité à diriger des recherches
Institut de psychologie Université Paris-Descartes emmanuel.devouche@parisdescartes.fr
Maya Gratier, professeur de psychologie du développement
Département de sciences psychologiques
EA 3456 – Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD)
Université Paris-Nanterre maya.gratier@u-paris10.fr
Michel Dugnat, (pédo-) psychiatre en périnatalité
Unité parents-enfants Service du Pr François Poinso
Pôle 1, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille michel.dugnat@ap-hm.fr

Les professionnels de la périnatalité et de la petite enfance savent que c’est dans le berceau des relations précoces que niche le développement harmonieux et la santé de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte qu’il deviendra. L’excellent ouvrage de vulgarisation scientifique de Lynne Murray, chercheuse britannique internationalement connue, La psychologie des bébés, aux éditions érès, le rappelle.
Les parents peuvent le découvrir par eux-mêmes, cependant que « l’art d’accommoder les bébés » reste l’objet de représentations contradictoires. Or les apports des psychologies du développement peuvent être rendus plus aisément accessibles grâce à l’usage de films vidéo.
Les onze petits films de Valéria Lumbroso (3 à 5 mn), démonstratifs des attentes, des besoins, et des compétences -des bébés et des parents-, mises en jeu dans les relations constituent un outil de dialogue entre professionnels et parents, mais aussi un outil de formation pour des publics de professionnels.
Les modules de formation en ligne expérimentaux qui en découlent permettront en distanciel de préparer ou de suivre les formations en présentiel. Dans cet atelier, vous pourrez découvrir en version courte ces deux outils.
Quiz (10’) : Vous testez vos connaissances sur les compétences relationnelles du nouveau-né.
Première partie (15’) : Vous découvrez, à travers l’analyse, à laquelle vous participez activement, un des films de la série (chaque film décrit les interactions d’un tout-petit avec ses parents tout au long de la journée, chez des enfants d’âges différents, de la première année). Vos lectures sont discutées par les conseillers scientifiques qui les commentent à la lumière des connaissances actuelles sur le développement affectif et social du jeune enfant. La réalisatrice vous raconte l’envers du décor.
Deuxième partie (15’) : La réalisatrice et le producteur délégué vous présentent une des formations- pilote en ligne (e-learning) réalisées à partir des films. Ce parcours interactif conçu pour les professionnels en contact direct avec les familles, élaboré avec les conseillers scientifiques de la série, est mis en jeu par eux avec vous : Drina Candilis, psychologue clinicienne, Maya Gratier et Emmanuel Devouche, psychologues du développement.
Questions-réponses (10’) Chacun de ces outils et leurs démarches seront mis en discussion plus longuement dans deux communications du même atelier l’après-midi.
Ce projet, opéré par l’ARIP, est soutenu par le programme « Mesures innovantes » de l’ARS PACA.

F-3 Le projet PAPOTO (PArentalité POur TOus)

Gaëlle Guernalec-Lévy, journaliste,
fondatrice du web-magazine « Gynger » www.gynger.fr parentalitepourtous@gmail.com

L’association et le projet PAPOTO (PArentalité POur TOus)
PAPOTO a pour objectif de favoriser la transmission des informations essentielles sur le développement de l’enfant et la parentalité aux familles les plus vulnérables, afin de lutter précocement contre les inégalités.
Le premier projet porté par PAPOTO repose sur deux outils :
1) La conception de capsules vidéo traduites en plusieurs langues qui traitent des besoins fondamentaux du tout petit, de l’attachement, des émotions, du développement du langage, de l’importance du jeu, de la discipline, des écrans.
Ces vidéos seront notamment hébergées sur une plateforme développée par la Croix- Rouge et dédiée au développement de l’enfant. Elles sont conçues comme des supports mis à la disposition des professionnels qui accueillent un public « vulnérable » (parents en situation de précarité, porteurs de troubles psychiques ou d’une déficience intellectuelle, parents non francophones…).
Les textes sont illustrés par du motion design, des images d’enfants et de parents filmés en interaction avec leur enfant, des témoignages de parents qui évoquent leur parentalité du quotidien. Des experts reconnus relisent et valident les textes. Les vidéos sont ensuite testées auprès du public cible, en présence de professionnels.
2) La rédaction de fiches d’information et de guidance d’animation à destination des professionnels (et bénévoles) qui accompagnent ces familles. Ces fiches proposent, pour chaque vidéo, un focus sur le sujet traité, des éléments de littérature scientifique, des sources, une explication sur le choix de ce sujet (en quoi est-il au cœur du développement de l’enfant, en quoi est-il impacté par le statut socio-économique et culturel du parent ?), des exemples de questions à poser pour animer l’échange, de jeux de rôle ou mise en situation, des « techniques » utilisées dans les programmes de guidance parentale, des verbatims recueillis au cours des tests.
Les ateliers PAPOTO
De septembre 2019 à juin 2020, l’association PAPOTO souhaite animer, à partir des vidéos, des « ateliers PAPOTO » un peu partout en France, dans des PMI, des centres sociaux, des écoles, des « espaces parents ». Il s’agira de proposer à des familles présentant des facteurs de vulnérabilité psychosociale, en présence ou non des professionnels ou bénévoles qui les accompagnent habituellement, de la guidance parentale « allégée » autour des besoins fondamentaux du jeune enfant. Dans l’objectif d’une démarche itérative, les fiches de guidance PAPOTO se nourriront des retours de ces expériences de terrain.
Un atelier dure entre 1h30 et 2 heures et s’articule autour du visionnage de 2 ou 3 vidéos.
Il est possible d’envisager une séance unique, autour d’un seul thème, ou bien une série d’ateliers (de 2 à 5 ou 6), déclinés sur plusieurs semaines, et permettant de balayer l’ensemble des vidéos.
Nous recherchons des partenaires intéressés par l’organisation de ces ateliers. Les unités parents-bébé réunies à Marseille pourraient-elles en être ? Nous en discuterons ! Dans cet atelier et dans les couloirs…

E- Consulter ensemble

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
9h-12h

E-1 L’accueil périnatal en centre médicopsychologique de l’enfant (CMPE) – Parcours de soins

Anaïs Axelrad, psychologue clinicienne anais.axelrad@ch-montperrin.fr
Delphine Morin, éducatrice de jeunes enfants delphine.morin@ch-montperrin.fr
Véronique Rivière, pédopsychiatre veronique.riviere@ch-montperrin.fr
CMPE Paul Cézanne
Centre hospitalier Montperrin
53, boulevard Carnot 13100 Aix-en-Provence

Proposer des soins en périnatalité n’est pas chose aisée, et pourtant c’est le cas de nombre de structures, les populations n’ayant pas accès à des structures de soins spécialisées car peu nombreuses au vu des besoins.
La consultation périnatale au sein de notre CMPE a été pensée au regard de la politique de santé mentale périnatale, véritable enjeu de santé publique, de bien-être et d’accompagnement pour les bébés et leurs parents.
L’idée étant de proposer des soins spécifiques pour les bébés dans leur singularité et pour leurs parents avec pour objectif de tenter d’améliorer le confort, la santé, la sécurité en fonction de l’histoire de chaque famille et du jeune bébé.
Ce cadre de soin « cothérapeutique » permet que les identifications multiples puissent être exploitables comme du matériel biographique constitué d’éléments psychiques qui se retrouveront en miroir dans le dialogue interactif (Lebovici, 1991), du nourrisson et des parents. L’idée étant de permettre un étayage dans la mise en place des interactions précoces ainsi qu’un soutien au développement propre de l’enfant.
Nous souhaitons ici partager notre expérience clinique à partir du dispositif de consultations conjointes périnatales en binômes proposées au sein du CMPE Paul Cézanne d’Aix.
Dans un premier temps nous expliquerons pourquoi nous avons pensé ce dispositif, notre intérêt pour le travail en binôme (regards croisés, attention portée sur le bébé, les parents, transfert partagé…) et en quoi il nous a semblé opportun au sein de ce type de consultations et au vu des recherches théoriques actuelles sur ce sujet.
Nous développerons ensuite comment les problématiques qui se jouent à travers le lien parents-bébé peuvent se déployer au sein de ce cadre (mandats transgénérationnels par exemple). Comment mettons-nous alors au travail cette clinique en s’appuyant sur ce dispositif ? A quel moment pensons-nous un ailleurs ? (thérapie conjointe comme étape offrant l’opportunité d’inciter la mère ou les parents à un travail personnel classique ou à un parcours de soins plus intensif).
Notre réflexion prendra appui sur des vignettes cliniques avec référence à la notion de transfert partagé, à la théorie de l’attachement.
Les différents cas évoqués permettront de dégager des pistes de réflexion enrichissant la compréhension de ce qui se passe au cours de ces rencontres, ce à quoi elles peuvent probablement répondre en étant au plus près des besoins du bébé et des parents, mais aussi les ajustements nécessaires et les limites de ce dispositif.
Nous tenterons ainsi d’affiner les indications des différentes approches possibles : soins conjoints, soins orientés vers le bébé, vers le parent, place de la médiation.

E-2 Consultation multidisciplinaire précoce pour bébés grands prématurés et début des soins parents-bébé lorsque le bébé présente un évitement relationnel avant 8 mois
Traitement d’un évitement relationnel chez un bébé de 4 mois ½ et devenir de l’enfant à 6 ans

Elisabeth CHAILLOU, pédopsychiatre
Unité périnatalité et petite enfance
Institut Claparède 5, rue du Général Cordonnier 92200 Neuilly-sur-Seine
contact@institut-claparede.fr
Consultation de développement CAMSP Jeanine Lévy
27-31, rue du Colonel Rozanoff 75012 Paris

Les bébés nés très prématurément bénéficient en France d’un suivi pédiatrique spécialisé jusqu’à l’âge de 6 ans.
Les bébés dits « grands prématurés » présentent une vulnérabilité psychique statistiquement évaluée.
La fragilisation de la triade est liée aux effets du traumatisme d’une naissance où un danger vital a parfois été présent, liée à l’hospitalisation du nouveau-né prématuré et de ce fait à la séparation parents-bébé dès la naissance, liée aux risques évolutifs que présente ce bébé, risques qui sont annoncés aux parents.
De mon point de vue, il y a nécessité de prévention et nécessité de soin psychique pour un certain nombre de ces triades.
Le suivi pédiatrique spécialisé actuellement mis en place pour ces bébés « grands prématurés » peut permettre aux psychopathologues de participer à la prévention et aux soins, notamment en s’engageant dans des consultations multidisciplinaires précoces.
Une des particularités de ce travail en consultation multidisciplinaire précoce est qu’il se situe en amont de la demande. Et souvent, il se situe très en amont de la demande, avec le risque d’une non prise en compte des symptômes psychiques qui peuvent être déjà présents chez le bébé avant l’âge de 8 mois.
A partir des consultations multidisciplinaires, un traitement psychique parents-bébé pour certains de ces bébés nés « grands prématurés » peut être mis en place avant l’âge de 8 mois, traitement qui permet souvent des résultats thérapeutiques très probants.
Cette communication est illustrée par le traitement mère-bébé d’un enfant né grand prématuré qui débute à l’âge de 4 mois et ½. Ce bébé de 4 mois ½ présente un évitement relationnel majeur. Cette présentation montrera les résultats thérapeutiques qu’ont permis ce traitement psychique précoce ainsi que la continuité des soins jusqu’à l’âge de 6 ans.
La question de la souplesse et de la fermeté du cadre, la question de l’interdisciplinarité, la question de l’évolution d’un évitement relationnel précoce traité seront abordées.

 E-3 Au plus près de la souffrance des corps et de la souffrance psychique … Réalité quotidienne de l’équipe de psychiatrie périnatale du CHU de Saint Etienne

Agnés Nelva, médecin psychiatre
agnes.nelva@chu-st-etienne.fr ; agnes.nelva@ch-forez.fr
Ingrid Garnier psychologue  ingrid.garnier@chu-st-etienne.fr

Service de psychologie médicale et psychiatrie de liaison Pr. C. Massoubre CHU de Saint Etienne
Hôpital Nord
Avenue Albert Raymond 42270 Saint Priest en Jarez

Le dispositif de soins de psychiatrie périnatale du CHU de Saint-Étienne a vu le jour, adossé au service de psychologie médicale et psychiatrie de liaison du CHU. Il s’est progressivement enrichi de différentes ressources et de nouvelles collaborations.
Notre équipe est constituée de 2 psychiatres, 5 psychologues, 1 musicothérapeute, une infirmière de psychiatrie adulte ancienne infirmière puéricultrice. Ces professionnelles, bien que rattachées à la psychiatrie, pratiquent dans les murs du pôle somatique « couple, mère et enfant » (niveau 3).  Nous intervenons dans les services de P.M.A, diagnostic anténatal, pathologie de la grossesse, maternité, médecine néonatale, pédiatrie et consultation pédiatrique.
Nous nous rassemblons et maintenons une réflexion commune lors d’une réunion mensuelle et grâce à une grande diversité de liens informels.

Par ailleurs, l’engagement, en parallèle, de chacune d’entre nous dans d’autres services (pédopsychiatrie, psychiatrie adulte, psychiatrie de liaison et psychologie médicale, réanimation de l’adulte) et la proximité géographique de ces différentes unités favorisent la fluidité des liens intra hospitaliers. Nous pouvons aussi nous appuyer sur des parcours de soignants ayant pour certains évolué entre soins somatiques et soins psychiques afin de construire un véritable travail en transdisciplinarité « somato-psychique ».
Nous sommes par ailleurs attentives à nourrir des collaborations extra hospitalières grâce à une coopération ancienne avec la PMI, le réseau de périnatalité local, les libéraux et d’autres structures…

Ce dispositif et ces articulations nous permettent d’intervenir précocement dans le parcours de soins, de soutenir un travail de prévention et d’accompagner des situations de grande souffrance : souffrance des corps et des psychismes, des bébés, des mères et des pères.

Nous vous proposons, lors de cet atelier, de vous présenter, à partir de la clinique, nos modalités de travail, leurs évolutions, et les ouvertures actuelles vers de nouvelles pratiques que le CHU se propose d’accueillir.

D- Faire du lien en liaison

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
9h-12h

D-1 Expérience belge d’un trajet de soin pour l’accompagnement des femmes enceintes en contexte de vulnérabilité

Vildan Goban, pédopsychiatre
Huderf
Service de pédopsychiatrie
Antenne SOS enfants
Liaison périnatale
Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola (HUDERF)
15, avenue J.J. Crocq 1020 Bruxelles
vildan.goban@huderf.be
Isabelle Lambotte, psychologue
Huderf
Service de pédopsychiatrie
Liaison périnatale
Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola (HUDERF)
Joëlle Rabinowitch, psychologue
CHU Brugmann
Liaison maternité
Place A.Van Gehuchten 41020 Bruxelles
joelle.rabinowitch@chu-brugmann.be

Suite au constat de l’impact majeur des vulnérabilités psychosociales sur la santé de la femme enceinte et du bébé à venir, le ministère de la santé en Belgique a alloué des subsides afin d’optimiser le dépistage précoce et de développer des trajets de soins adaptés et une prise en charge optimale.  Le projet est entamé à Bruxelles, qui est l’une des régions les plus touchées en termes de précarité et de vulnérabilité psychosociales. Depuis janvier 2019, plusieurs acteurs de terrain du champ périnatal, toutes disciplines confondues ainsi que des chercheurs, sociologues se sont réunis afin de construire un projet pilote qui  débute en septembre 2019. Le CHU Brugmann et l’hôpital universitaire des enfants (HUDERF) se sont associés activement à ce projet, afin d’apporter une expertise et d’assurer un dispositif que ne se base pas seulement sur une catégorie diagnostique mais sur une prise en charge globale de ces patientes allant du prénatal aux 1000 premiers jours de vie du bébé. La présentation portera sur l’expérience conjointe de ces deux hôpitaux.

D-2 Dispositif de consultation bifocale à la maternité

Carlo Delli Noci, psychiatre de liaison carlo.delli-noci@chuv.ch
Psychiatrie de liaison-CHUV
Département de psychiatrie (DP)
Rue du Bugnon, 23 CH-1011 Lausanne
Mathilde Morisod Harari, pédopsychiatre de liaison mathilde.morisod@chuv.ch
Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA)
Département de psychiatrie (DP) Hôpital Nestlé
Avenue Pierre Decker, 5 CH-1011 Lausanne
Aline Yersin, infirmière en pédopsychiatrie aline.yersin@chuv.ch
Pédopsychiatrie de liaison-CHUV
Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA) Département de psychiatrie (DP) Hôpital Nestlé
Avenue Pierre Decker, 5CH-1011 Lausanne

Dans le cadre de la maternité de l’hôpital universitaire de Lausanne (CHUV), en Suisse, nous avons développé depuis plusieurs années un modèle de prise en charge conjoint entre la psychiatrie de liaison et la pédopsychiatrie de liaison (Equipe de liaison de psychiatrie périnatale : ELPP) pour les situations de femmes enceintes présentant une maladie psychiatrique afin de prendre en compte à la fois la femme, la future mère, la jeune accouchée, l’enfant et la relation dyadique. Il s’agit à la fois d’un travail d’évaluation mais aussi d’intervention thérapeutique qui se débute en pré-partum et se poursuit jusqu’à la naissance de l’enfant. Une infirmière en pédopsychiatrie fait partie intégrante de ce dispositif et assure une prise en charge des compétences maternelles en se situant au niveau du soin à l’enfant. Elle collabore étroitement tant avec le psychiatre qu’avec le pédopsychiatre et fait tout un travail de soutien aux équipes de sages-femmes en charge de la patiente. La force de cette équipe triple est de décupler les regards permettant d’être attentifs à la fois à la mère, à l’enfant et à la relation.

D-3 Projet de soutien à la parentalité psychique et aux relations parents bébé, retour d’expérience

Yves Bernaud, pédopsychiatre yves.bernaud@ch-toulon.fr
Véronique Morville, psychiatre veronique.morville@ch-toulon.fr
Julie Detolle, psychologue julie.detolle@ch-toulon.fr
Nathalie Agostini, sage-femme de coordination nathalie.agostini-ferrandes@ch-toulon.fr
Unité d’accueil parents-bébé (UAPB)
Pôle de pédopsychiatrie
Centre hospitalier intercommunal Toulon-​La Seyne-sur-Mer (CHITS)
3, rue Charles-Gounod 83500 La Seyne-sur-Mer

– Présentation du Projet de soutien à la parentalité 2017-2018 de l’UAPB (Yves Bernaud, Julie Detolle, Nathalie Agostini)
– Présentation d’une vignette clinique illustrant la grande vulnérabilité des jeunes femmes migrantes enceintes accompagnées par l’UAPB (Véronique Morville)

Nous proposons un retour d’expérience concernant la mise en œuvre d’un projet de soutien à la parentalité porté par l’unité de périnatalité du CHITS, l’Unité d’accueil parents-bébé, en réponse à l’appel à projet ARS 2017 relatif au Plan d’action « Femme enceinte, parents, petite enfance ».
L’objectif général du projet « Soutien à la parentalité psychique et aux relations parents-bébé » consiste à repérer, renforcer, soutenir les compétences parentales dans la compréhension de leur très jeune enfant, en particulier dans ses besoins de développement précoces : affectif, sensoriel, moteur et psychique.
La spécificité de cette action hospitalière innovante est le « aller vers », les professionnels se rendant hors les murs de l’hôpital pour organiser des interventions auprès de femmes et/ou familles en situation de vulnérabilité médico-psycho-sociale hébergées sur des structures sociales, ainsi que des actions de sensibilisation-formation des professionnels socio-éducatifs engagés auprès de ces publics.
Le projet « Soutien à la parentalité psychique et aux relations parents-bébé » vise à promouvoir les comportements favorables à la santé pendant la grossesse et à soutenir le renforcement des compétences parentales sur les lieux de vie des publics en situation de vulnérabilité psychosociale.
La mise en œuvre du projet a nécessité un travail préparatoire important et le renforcement du partenariat intra et extrahospitalier.Cinq axes ont été privilégiés :

  1. Renfort de l’Entretien prénatal précoce (EPP) et Préparation à la naissance et à la parentalité (PNP)
  2. Mise en œuvre des groupes de parents de soutien à la parentalité et groupes de prévention des troubles d’attachement 
  3. Sensibilisation et formation des professionnels des structures
  4. Sensibilisation des personnes relais (technicien-ne-s en intervention sociale et familiale-TISF, familles d’accueil)
  5. Coordination médico-psycho-sociale

Après évaluation, le projet de prévention et de soutien à la parentalité déployé sur les structures s’est révélé renforcé dans sa mise en place et son efficience par le choix d’une méthodologie de co-construction des séances des Groupes parents, avec les équipes, et les supports théoriques et pédagogiques proposés.
Grâce au projet de prévention, les professionnels ont remarqué un impact sur leur propre positionnement de travail et leur accompagnement des parents et familles. Ils ont également noté des prises de recul d’une partie des parents qui ont ainsi amorcé un changement comportemental auprès des enfants.