H- Quelques recherches I

Ajouté le 11 juillet 2019

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
9h-12h

H-1 « Kit dépression/retrait » : comment prévenir tôt les futurs troubles de l’interaction mère-bébé ?
Constellation prédictive en post-partum immédiat : création d’un kit à l’usage des praticiens de santé primaire (PMI, TISF, médecins libéraux, généralistes, pédiatres, sages-femmes)

Joëlle Rochette-Guglielmi, docteur en psychologie 
Chercheur associée au Centre de recherche en psychologie et psychopathologie clinique (CRPPC) Université Lumière-Lyon 2
joellerochette@aol.com

Selon le nouveau paradigme des origines développementales de la santé et des maladies (DOHaD), la période du post-partum immédiat (PPI) incluse dans la fenêtre sensible dites des « 1000 jours » est cruciale pour le développement. L’épigénome du bébé -en attestent des cicatrices épigénétiques – y est particulièrement sensible à l’environnement biologique et psycho-affectif. Or 20 % des mères présenteront- de novo -un trouble psychique propre à affecter durablement le devenir du lien, et du bébé. Du trouble anxio-dépressif « léger », aux épisodes dépressifs majeurs, des pathologies « sévères » au drame du suicide puerpéral, rare, mais première cause de mortalité maternelle dans la première année, un changement de vertex pour la prévention précoce s’impose.
Nos précédents travaux et publications ont dégagé « une constellation prédictive » de facteurs de risque à type de conjonction entre dépression maternelle et retrait du bébé, spécifique au PPI. À l’avenir, une phase d’expérimentation probante du « Kit dépression/retrait » est envisagée, et elle nécessite le recrutement et la formation de 40 praticiens expérimentés. Elle vise à déstigmatiser les maladies psychiques périnatales et à fournir aux soignants de santé primaire un outil d’application simple – dans le cadre des consultations obligatoires – pour renseigner, sans dramatisation mais sans négligence – la question de la souffrance psychique et orienter les dyades vers une offre de soin gradué. La phase suivante, défi lancé, verra l’élargissement de cette pratique… Et la suivante son inscription dans un carnet de santé ?

H-2 Évaluation de la prise en charge des grossesses compliquées d’un syndrome transfuseur-transfusé (STT) au sein d’un centre de compétence à travers le vécu maternel.

Yolaine Martin, psychiatre martin.y@chu-toulouse.fr
Unité mobile de psychiatrie périnatale
Maternité du CHU de Toulouse Hôpital Paule-de-Viguier
330, avenue de Grande-Bretagne TSA 70034 – 31059 Toulouse cedex 9
Marion Groussolles, gynécologue obstétricien groussolles.m@chu-toulouse.fr
Échographie et diagnostic prénatal Pôle femme-mère-couple
Hôpital Paule-de-Viguier
330, avenue de Grande-Bretagne TSA 70034 – 31059 Toulouse cedex 9

La découverte d’un syndrome transfuseur-transfusé (STT) fait basculer la grossesse gémellaire dans le champ de la pathologie et confronte les devenant-parents à l’incertitude du diagnostic anténatal. Certains auront à faire face à la perte d’un de leur jumeau, d’autres aux complications de la prématurité. Parce que ces grossesses sont à l’origine d’un bouleversement psychique sans précédent, elles recueillent l’attention des professionnels de la santé mentale au sein des maternités. A travers un questionnaire envoyé, nous avons recueilli le vécu de 23 mères prises en charge sur la maternité Paule -de-Viguier de Toulouse. Il ressortait de nos résultats les répercussions à moyen et long terme du STT et ses conséquences. L’impact de la prématurité est prégnant sur les liens précoces et la relation aux bébés, et l’ombre de la mort périnatale pèse encore bien après la naissance. Cette étude préliminaire nous a permis de définir un nouveau questionnaire afin de comparer nos résultats à un effectif plus large au niveau national et d’étendre nos propositions d’accompagnement venant ainsi soutenir l’attention que nous portons, professionnels du soin en maternité, aux mouvements psychiques qui accompagnent la grossesse et ses complications, ainsi qu’aux interactions très précoces qui occurrent entre la mère et son fœtus.

H-3 Convergence entre les centres maternels et la pédopsychiatrie périnatale : vers une nécessaire adaptation des prises en charge pédopsychiatriques mère-bébé ?

Marie-Camille Genet, psychologue et docteur en psychologie mcgenet@gmail.com
L’Aubier Etablissement public de santé (EPS) Erasme Pôle 92I07
121 bis, avenue du Général Leclerc 92340 Bourg-la-Reine
Nathalie Le Roux, puéricultrice,
Pédopsychiatrie périnatale unité mobile et maternité (PPUMMA)
PPUMMA EPS Erasme Pôle 92I07
121 bis, avenue du Général Leclerc 92340 Bourg-la-Reine
Anne Bobin-Bègue, maître de conférences des universités (MCU)
Laboratoire Éthologie Cognition Développement (LECD)
Université Paris-Nanterre

Notre réflexion concerne les problématiques rencontrées par l’Unité de pédopsychiatrie périnatale mobile en maternité (PPUMMA) (et parfois celle de l’Aubier) en lien avec les prises en charge des dyades accueillies en centres maternels et reçues dans le cadre d’une convention de partenariat. Cette réflexion s’appuie sur une synthèse de la littérature et sur les évaluations (New-Born Assessment Scale NBAS de Brazelton, échelle de Brunet-Lézine) des bébés accueillis avec leur mère réalisés lors des consultations.
Face à la prévalence élevée (rapport de la DASES, 2006) des troubles psychiques des résidentes (mères), les missions des centres maternels sont mises à mal car ces centres sont peu voire pas du tout médicalisés. Le manque de sensibilisation de leur personnel aux soins pédopsychiatriques et psychiatriques ne leur permet pas d’appréhender des souffrances psychiques très présentes mais souvent peu explicites, complexes, peu verbalisées, en lien avec la précarité psychique maternelle par ailleurs grandissante. Rendre possibles les soins psychiques pour ces femmes, qui y souvent « réfractaires », et pour leur enfant constitue donc un enjeu et nécessite des ajustements constants, notamment du cadre de consultation. Ces situations de précarité psychique ne peuvent pas être traitées comme des situations de psychothérapies typiques car ce qui les constitue habituellement (le cadre, le symptôme et la demande) n’est pas suffisamment, voire pas du tout, identifié. La carence et les symptômes en négatif sont souvent au centre de la problématique.
Si la pédopsychiatrie périnatale apparait être une des réponses adaptées à la question du soin psychique de ces dyades complexes, la place de la psychiatrie de l’adulte reste à définir ainsi que la prise en compte effective d’un partenariat étroit avec les professionnels des centres maternels.