R- Migrations, traumatismes, accueils

Ajouté le 12 juillet 2019

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

R-1 Donner naissance en terre d’exil

Nicolas du Bled, psychologue nicolas.du.bled@ulysse-ssm.be
Alexandra d’Oultremont, psychologue
Ondine Dellicour, assistante sociale
Service de santé mentale (SSM) Ulysse Aïda, service d’accompagnement périnatal 
www.ulysse-ssm.be equipe@ulysse-ssm.be
Maison de la Solidarité Rue du Viaduc 133 (1er étage)1050 Ixelles

Depuis sa création en 2001, l’association Ulysse a pour mandat de développer des initiatives destinées à favoriser l’accès à l’aide en santé mentale pour les personnes exilées : personnes primo-arrivantes provenant de pays extérieurs à l’union européenne et présentant une précarité du droit au séjour. Il s’agit de demandeu(r-se)s d’asile, ou d’autres catégories de personnes bénéficiant d’un droit de séjour temporaire, mais aussi de personnes qui n’ont (plus) aucun droit à rester sur le territoire, comme celles déboutées du droit d’asile, et en situation irrégulière.
Les familles (ou futures familles) en exil ont dû affronter un parcours de vie difficile qui, le plus souvent, est susceptible d’avoir des répercussions sur le temps de la grossesse, sur la relation à l’enfant et sur la fonction de parent. Le parcours d’exil est marqué par des ruptures successives avec le pays d’origine, la culture, la langue ou encore la famille. Les spécificités de l’accueil en Belgique provoquent d’autres discontinuités telles que des déménagements fréquents, une promiscuité au sein des centres d’accueil, quand ce n’est pas la survie dans un squat insalubre, de l’instabilité, de l’insécurité, une absence d’aide sociale en cas de séjour irrégulier. Les femmes seules sont particulièrement exposées aux abus lorsqu’elles se retrouvent en situation irrégulière. Lors des suivis à Ulysse, les (futurs) parents que nous rencontrons nous font part de leurs difficultés, de leurs questions, de leurs angoisses, relatives à ce nouvel élément dans une vie déjà caractérisée par l’insécurité et la perte de repères. La grossesse et l’arrivée d’un enfant en temps normal est une période très particulière. La traversée de cette période se complique terriblement lorsqu’elle s’inscrit dans un contexte d’exil et de précarité du droit au séjour.
De ce fait, nous avons décidé de mettre en place un projet spécifique d’accompagnement périnatal pour ce public : Aïda. La toile Aïda est un tissu qui sert de support à la confection des points de broderie. C’est ainsi que nous souhaitons accompagner les futures mères, les parents et leurs jeunes enfants, autour de la naissance : nos consultations se proposent comme une trame à partir de laquelle ils/elles broderont, avec tous nos partenaires, leur propre chemin. Les consultations périnatales s’adressent aux familles exilées, en précarité de séjour et en souffrance psychologique. Elles se proposent comme un lieu d’élaboration des questions autour de l’arrivée d’un enfant.
Les consultations Aïda ont démarré en janvier 2019 et tiennent compte de la spécificité de ce public. Nous proposons donc des consultations psycho-sociales en binôme ; le recours à un interprète professionnel si nécessaire ; un accompagnement mobile et un travail en collaboration avec le réseau de chaque famille.
Pour notre intervention, nous imaginons tout d’abord présenter brièvement l’originalité de notre offre. Ensuite, nous souhaiterions l’illustrer par une (voire deux) vignette(s) clinique(s) paradigmatique(s) de la vulnérabilité du public que nous rencontrons.

R-2 Parcours migratoire et vécu traumatique d’une dyade mère-bébé : qu’est-ce qui fait lien, qu’est-ce qui fait soin ?

Katell Faure, pédopsychiatre katell.faure@chu-nantes.fr
Le Home Hospitalisation mère-enfant
Pavillon Pierre-Janet (3e étage)
85, rue Saint-Jacques 44093 Nantes Cedex 01

Mme E., enceinte, est accueillie à l’unité mère-bébé du Home en anté-natal, en état de stress post-traumatique, dans un contexte de parcours migratoire et de violences subies. En post-natal, lors des soins en hôpital de semaine, mère et bébé présentent des moments d’angoisses massives, entremêlées et silencieuses. Nos cadres de soins sont bousculés par l’intensité des troubles, leur nature traumatique et le choc des cultures. Le temps est suspendu pour tous. Dans l’intimité du Home, dans l’ici et maintenant de vécus partagés, en deçà des mots, une sécurité, des rythmes, s’instaurent. L’histoire de la dyade reste arrêtée. L’articulation à d’autres équipes acte la séparation mère-bébé, ouvre à une différenciation des vécus. Au sein de cette groupalité de professionnels, femme et enfant se remettent en mouvement, une narrativité se déplie. L’espoir renaît.

R-3 Centre d’hébergement maternel (Conseil départemental) et soins conjoints ambulatoires mère- bébé : quel partenariat, quelles missions, quels clivages ?

Gwenaëlle Andro, pédopsychiatre andro-g@chu-caen.fr
Solène Spiers, pédopsychiatre
Anne Renet-Hurel, psychomotricienne
Fabien Lesclous, puériculteur
Unité périnatalité et petite enfance
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Pôle femme-enfant
CHU de Caen Avenue Clemenceau CS 30001 – 14033 Caen Cedex 9

L’admission en centre maternel est souvent indiquée lors d’une grossesse chez une mineure ou jeune majeure, dans un parcours de protection de l’enfance pour la future mère ou via les services sociaux dans les situations de précarité et d’isolement. Notre partenariat est ancien, même si les changements de direction font parfois osciller la congruence de nos interventions respectives. Nous allons illustrer les modalités de soins proposés à ces jeunes mères au sein de notre unité ambulatoire mais aussi les difficultés à partager, parfois, entre institutions le même regard sur la dyade à travers l’exposé du cas de Mme M., 21 ans, adressée en postpartum en raison de régurgitations majeures de son bébé. La désorganisation initiale tant de la mère que du bébé et de leurs interactions a fait penser à une indication d’hospitalisation conjointe, inexistante en région Normandie, mais qui n’a pu se concrétiser. La solidité du cadre du centre maternel nous permet néanmoins de proposer des soins ambulatoires, pluri-hebdomadaires. Le cas clinique sera évoqué à travers le travail parallèle auprès de cette dyade de trois intervenants de l’équipe de périnatalité : le pédopsychiatre dans le cadre de ses consultations conjointes mère-bébé, la psychomotricienne et sa balnéothérapie et enfin le puériculteur intervenant au domicile (ici le centre maternel) selon la méthode d’observation du nourrisson (E. Bick).

R-4 Accompagnement des bébés-mères et de leurs tout-petits

Pascale Tielemans, pédopsychiatre pascaletielemans@clairsvallons.be
Valérie Baron, infirmière
Krystel Roqueplo, infirmière
Unité parents-bébés Centre médical Clairs Vallons
Rue de Mont-St-Guibert, 24 – 1340 Ottignies Belgique infirmièresmèrebébé@clairsvallons.be

La prise en charge des très jeunes mères, des mères encore enfants, des mères adolescentes et de leurs bébés pose la question du double dispositif pour accueillir, accompagner et faire grandir « deux bébés ».
A travers un cas clinique, nous tâcherons de rendre compte de la singularité de ces prises en charge, de l’engagement et de la mobilisation des équipes.