K- Réflexivité critique (Dispositifs interinstitutionnels II)

Ajouté le 12 juillet 2019

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

K-1 Péril psychosomatique lors de l’accès à la maternité et fonction contenante du réseau de soins

Marie Schneider, pédopsychiatre marie.schneider@hcuge.ch
Guidance infantile
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA)
Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG)
41, chemin des crêts de Champel 1206 Genève
Julie Pascoa, pédopsychiatre, Centre médico-psychopédagogique (CMPP), Besançon et CHU Besançon
Rose-Angélique Belot, maître de conférences en psychologie clinique, Laboratoire de psychologie Equipe d’accueil (EA) 3188,
Université Bourgogne-Franche-Comté.
Anne Bassegio, cadre de santé, CHU Besançon
Sylvie Nezelof, professeure en pédopsychiatrie, CHU Besançon
Denis Mellier, professeur en psychologie clinique, EA3188

Unités de soin dont le travail sera présenté :
Pédopsychiatrie de liaison
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent CHU Besançon
3, boulevard Alexandre-Flemming 25000 Besançon

Service de maternité Pôle mère-femme CHU Besançon
3, boulevard Alexandre-Flemming 25000 Besançon

Véritable crise développementale au même titre que l’adolescence, la maternité condense et réactualise des conflits intrapsychiques, fragilise le sentiment d’identité et conduit à une modification des enveloppes psychiques et corporelles. Les troubles psychopathologiques présentés par les patientes peuvent ainsi nécessiter une prise en charge spécifique, venant interroger le réseau de soin dans son fonctionnement interdisciplinaire et ses modalités de collaboration.
Dans cette communication, nous présenterons le déroulement d’une prise en charge singulière chez une patiente en péril psychosomatique lors de sa grossesse. Accompagner cette patiente, mais aussi le bébé à venir, a nécessité de la part des équipes un travail de collaboration interdisciplinaire créatif et innovant. Selon notre expérience, ce travail a ainsi convoqué un nombre important de concepts liés à la fonction contenante des équipes et la nécessité de l’étendre à un réseau de soin pluridisciplinaire. Nous rapporterons les particularités de ce travail de maillage institutionnel réalisé à partir du service de maternité, afin de mieux comprendre ses effets et ses bénéfices.

K-2 Un partenariat entre psychiatrie de l’adulte et pédopsychiatrie en périnatalité

Ludivine Franchitto, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent franchitto.l@chu-toulouse.fr
Unité mobile de psychiatrie périnatale Maternité du CHU de Toulouse
Maternité Paule-de-Viguier TSA 70034
CHU Purpan 31059 Toulouse Cedex 9
15Perrine Helias, psychiatre phelias@mgen.fr
Établissement de santé mentale Groupe Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN)
67, bd Deltour 31500 Toulouse

Depuis janvier 2018, l’équipe du Dr Perrine Helias, médecin-chef de l’hôpital de jour pour adultes de la MGEN, a développé un projet spécifique concernant l’accueil hebdomadaire en groupe de futures et jeunes mères avec pathologies psychiatriques.
Ce projet a été monté d’emblée en lien étroit avec l’équipe de psychiatrie périnatale du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU de Toulouse.
Rencontres préalables, formation à la psychiatrie du bébé, élaboration autour du projet et de ses articulations ont été possibles grâce à la connaissance et à la confiance mutuelle pré-­‐existantes entre les deux médecins responsables de ces équipes.
Des résistances et réticences sont apparues, tant du côté des équipes de psychiatrie que de pédopsychiatrie. Un cadre bien posé et une vigilance quotidienne autour des places et des rôles de chacun, en particulier concernant la protection de l’enfance, avec articulation bien sûr aux équipes de PMI, est la condition sine qua non pour que ce type de projet puisse exister et se développer. La périnatalité est une spécialité passionnante mais les écueils existent, en particulier celui de la toute-puissance du côté des soignants qui pourrait mettre les bébés en péril. Le travail pluridisciplinaire et en partenariat est donc une nécessité autour de ces familles fragiles mais ne va pas de soi.
Avec un recul de 18 mois d’existence nous vous proposons un bilan de ce dispositif original à deux voix, pédopsychiatre et psychiatre ensemble, au service des parents et des bébés les plus vulnérables.

K-3 Les relations pluridisciplinaires à l’épreuve des cliniques périnatales : l’inter- et le trans- institutionnel

Emmanuel Reichman, psychologue e.reichman@yahoo.fr
Ex-psychologue coordinateur du réseau Périnat92Sud et à l’Unité de pédopsychiatrie périnatale de Montreuil
Actuellement en CMP adolescents et en CMPP

Le soin médico-psycho-social d’un fœtus devenant nouveau-né et de ses parents ne peut être donné par un professionnel, un service ou une institution seuls, même si les forces psychiques qu’induit la rencontre avec ces patients risquent de faire penser ou agir l’inverse. Deux expériences distinctes, l’une en tant que psychologue coordinateur d’un réseau périnatal, l’autre en pédopsychiatrie périnatale en liaison en unités de grossesses à hauts risques (GHR) /néonatalogie, nous font poser l’hypothèse que la teneur du travail entre professionnels de disciplines, services et/ou institutions différentes autour d’un fœtus devenant nouveau-né et de ses parents sera fortement infiltrée et modelée par les mêmes mouvements psychiques à l’œuvre dans les problématiques cliniques de ces patients, d’une part et par l’histoire des institutions cherchant à travailler ensemble, d’autre part.
Une des spécificités du travail en « psypérinatalité » est celle de travailler en relation entre services, entre institutions et entre disciplines différentes, à l’instar des interrelations parents-bébés. C’est ainsi que différentes sortes de dispositifs entre institutions différentes sont tentées et montées. Ces dispositifs ont pour objectif de mettre en relation de travail des professionnels issus d’institutions différentes (maternité, PMI, pédiatrie, inter-secteur…) afin de réunir des représentations et interventions différentes pour assurer la globalité et la continuité d’un soin médico-psycho-social.
En gardant à l’esprit la clinique périnatale et ses effets contre-transférentiels, nous proposerons d’étudier certains mouvements pouvant aider ou au contraire agir en tant que résistance à ces rapprochements de travail. Une première expérience en tant que psychologue coordinateur d’un réseau périnatal visant à faire se rencontrer des professionnels de disciplines et institutions différentes montrera comment ces relations de travail ont pu être facilitées en étant entretenues à l’extérieur des institutions d’appartenance et dans le cadre tiers d’un réseau formalisé. Une autre expérience en tant que psychologue intervenant depuis une unité de pédopsychiatrie périnatale issue de l’inter-secteur en liaison en service de grossesses à haut risque, réanimation infantile et néonatalogie d’un hôpital général montrera l’influence des histoires et dynamiques des différents services sur ce dispositif inter institutionnel. En nous inspirant des concepts d’inter et de trans générationnels, nous proposerons alors de distinguer l’inter- et le trans-institutionnel.
Cette communication vise à faire partager des expériences critiques de travail afin d’aider des collègues dans les montages de dispositifs entre institutions en proposant un éclairage peu habituel en « psypérinatalité » qui concerne la clinique institutionnelle.

K-4 L’hospitalisation bébé-parents de Liège (version hôpital général) est morte (quelques heures à vivre), vive … le réseau !

Damien Lerminiaux, pédopsychiatre,  damien.lerminiaux@chrcitadelle.be
Monique Bronckart, infirmière
Geneviève Pire, infirmière
Anne Salée, éducatrice
Christine Thiriart, psychologue
Centre hospitalier régional de la Citadelle
Boulevard du XIIème de Ligne, 1B – 4000 Liège Belgique
www.chrcitadelle.be

« Nous avons du mal à savoir ce que nous allons présenter. Un inventaire ? Un testament ? Notre équipe était en « soins palliatifs » et maintenant nous savons que nous serons euthanasiés le 30/09/19 ! Mon pendant psychiatre adulte a soudainement arrêté sa carrière (AVC + coma) et le Service de psychiatrie de l’adulte ne souhaite pas poursuivre l’expérience : ce n’est pas assez rentable ! La direction de l’hôpital n’a pas jugé bon de combler la perte d’encadrement. Donc, nous fermons après le colloque (pour ma part après une vingtaine d’années d’hospitalisation parents-bébés). Voilà, nous serons là, la mort dans l’âme. »

Que voyons-nous dans le rétroviseur si, tel qu’on le dit des mourants, nous faisons défiler le fil de notre vie ?
En deux périodes (années 1990 et 2010) nous avons partagé, psychiatrie adulte et pédopsychiatrie, la prise en charge de deux dyades : dans un premier temps dans les murs de la psychiatrie de l’adulte, dans un second dans ceux de la pédopsychiatrie.
Qu’en avons-nous retenu (nos souvenirs à raconter au coin du feu) ? Quelques vignettes cliniques brèves.
Quelles différences entre les deux époques ? Le profil des dyades accueillies n’a pas été le même.
Quelles évolutions dans le regard et les attentes sociales ? Protection, prévention, soin :  du/des parent(s) de l’enfant.
Nous avons aujourd’hui un réseau officiel (au-delà du réseau formel) dans lequel nous réservons une place identifiée à la périnatalité et la petite enfance.
En quoi le réseau et la nouvelle équipe mobile qui y est attachée pourront-ils faire relai ?
Regrets … temporaires (?)