O- Les observations et la guidance parentale

Ajouté le 12 juillet 2019

Soigner ensemble en psypérinatalité
Marseille 20 septembre 2019
14h-18h

O-1 Le guide de Steinhauer, un outil d’évaluation multiaxial, pluriprofessionnel, associant les parents

Nicole Garret-Gloanec, pédopsychiatre honoraire (invitée d’honneur)
Ex-présidente de la Société de l’Information psychiatrique (SIP) et de la Fédération française de psychiatrie (FFP)
Fondatrice, au sein des secteurs de pédopsychiatrie, du Centre nantais de la parentalité (CNP) au CHU de Nantes
nicole.garret@wanadoo.fr

Les évaluations de l’impact, sur les très jeunes enfants, des négligences parentales graves sont sources d’appréciations très divergentes et souvent partielles. Les éléments, pour prendre des décisions, sont insuffisamment formalisés. La participation affective et émotionnelle des professionnels parasite souvent les orientations alors qu’elles ont des conséquences importantes tant sur la souffrance psychique de l’enfant que son développement et son avenir psycho-affectif, social, professionnel et parental futurs.
Ces évaluations se doivent d’être complètes selon les divers axes de compréhension de la construction psycho-affective, cognitive et somatique.
Le guide de Steinhauer est un outil qui se décline sur plusieurs axes, demande une participation pluri-professionnelle et associe les parents.
Nous vous présenterons les fonctionnalités de cet outil dont l’exigence est à la hauteur de celle que nous devons avoir pour le devenir de ces enfants.

O-2 La périnatalité en PMI : penser le soin dans la prévention précoce. Regards de psychologues de l’ANAPSYpe

FServane Legrand, psychologue en PMI
Marie-Noëlle Rossi, psychologue en PMI
Membres de l’ANAPSYpe (Association Nationale des Psychologues pour la petite enfance)

Les psychologues en service de PMI sont intégrés à une politique d’accueil inconditionnel et de prévention autour de la périnatalité. Ils sont des partenaires privilégiés des acteurs du champ de prévention et de soin en périnatalité.
Ils interviennent en relais, en amont, pour l’orientation ou à un moment de clé de la vie d’une future mère, de futurs parents ou de la mère, des parents confrontés à la naissance d’un bébé. Être enceinte, devenir mère, devenir parents, rencontrer son bébé…
Nous illustrerons avec quelques vignettes cliniques les aléas de la vie ordinaire, des séquences de vie que les psychologues de PMI sont amenés à rencontrer et accompagner, en relais ou en amont de leurs partenaires extérieurs. 

O-3 La guidance parentale et ses évolutions en service de pédopsychiatrie

Lyphea Khun-Franck lyphea.khun-franck@aphp.fr
Didier Rabain
Sylvie Viaux-Savelon sylvie.viaux@aphp.fr
Unité petite enfance et parentalité Vivaldi
Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
Hôpital Pitié-Salpêtrière secretariat.upepv@psl.aphp.fr
28, allée Vivaldi 75012 Paris

La guidance parentale est une pratique courante pour les professionnels travaillant en lien avec des familles. Bien que très utilisée dans les différents secteurs qui mettent en jeu des parents et leurs enfants (de la petite enfance à l’adolescence), elle a fait l’objet de peu d’écrits, soulevant alors la question de la théorisation de cette pratique.
En tant que professionnels dans le domaine de la petite enfance et de la parentalité, ayant recours à cette approche, il nous a semblé intéressant de proposer une certaine pensée de la guidance parentale, et ce dans sa dimension thérapeutique mais aussi dans les évolutions de son dispositif.Ce concept a été travaillé par Jean-Yves Hayez dans son ouvrage paru au début des années 70, La guidance parentale. Ce livre, préfacé par Serge Lebovici, s’inscrit dans une approche psychanalytique et met en avant le travail psychique des parents qui sous-tend cette pratique. Dès lors, la guidance parentale ne serait plus uniquement de l’ordre d’un apprentissage des « bonnes » conduites parentales, mais s’inscrirait dans une dimension plus subjective, visant à des modifications plus internes.
C’est dans cette perspective d’un lien entre la guidance parentale et la psychothérapie que s’inscrit Vincent Laupies dans un article publié en 2004 dans la revue Thérapie familiale. En effet, il y pose la question des rapports qu’entretient la guidance parentale avec la psychothérapie et avec la norme. S’articulent alors deux hypothèses, deux visions. D’une part, l’idée que la guidance parentale consisterait en une pratique de conseils, de soutien à la parentalité qui se défendrait d’induire des changements internes chez les parents se focalisant spécifiquement sur une acquisition de compétences parentales. D’autre part, l’idée que la guidance parentale, bien que présentant un cadre et des objectifs différents des psychothérapies classiques, induirait des modifications internes thérapeutiques pour les familles. Laupies articule ces deux visions aux notions du « faire » et de l’« agir », l’une centrée sur la technique, l’autre s’appuyant sur l’idée d’un acte habité dans l’optique d’un mieux vivre.
Lorsque l’on touche à la petite enfance et ce dans un accompagnement du développement psycho- affectif de l’enfant, la place des parents est incontournable. Ainsi les parents arrivent à l’Unité petite enfance et parentalité Vivaldi avec des demandes pour leur enfant et son développement qui mettent également en jeu des questions quant à leur parentalité. Comme de nombreuses institutions travaillant en lien avec les familles, la guidance parentale est une pratique phare de la prise en charge des dyades mères-enfants dans cette unité.
Dans cette démarche nous souhaitons apporter un soutien aux parents en difficulté, dans l’optique de les aider à devenir les parents qu’ils souhaitent être, tout en considérant les besoins et les intérêts de l’enfant. Elle tend donc à développer une meilleure qualité de la fonction parentale, à soutenir le développement global de l’enfant ainsi qu’un meilleur lien d’attachement.
Dans cette perspective, les parents se trouvent pleinement acteurs de la guidance. A l’Unité petite enfance et parentalité, elle est généralement indiquée pour les parents qui se questionnent sur le développement de leur enfant et/ou qui rencontrent des difficultés dans leur rôle, que cela soit d’ordre relationnel, communicationnel ou éducatif.
Les motifs de la demande qui augure la guidance parentale sont donc divers et les cadres dans lesquelles elle prend place le sont aussi. Dans notre présentation nous souhaitons dans une première partie partager notre vision sur ce en quoi la guidance parentale diffère en fonction du dispositif dans lequel elle se pratique et en s’appuyant sur le niveau visible de la personne dans quelle mesure elle modifie les mouvements internes des parents. Et dans une deuxième partie nous tendrons vers une évolution de ses dispositifs avec des techniques nouvelles comme le video-feedback pour conclure ensuite sur ses limites.

O-4 Les groupes Pikler bébé-parents : un dispositif d’accueil insolite pour prendre soin du lien

Maryse Chabaud, infirmière-puéricultrice (ayant exercé en PMI et à l’Unité Serge Lebovici de l’hôpital du Vinatier), formatrice à l’Association Pikler-Loczy de France (APLF)
Jocelyne Roux-Levrat, psychologue-psychothérapeute en libéral (ayant exercé en crèches et en CAMSP), formatrice à l’APLF
Véronique Sztark, psychologue clinicienne en libéral et en crèche (ayant exercé en HAD pédiatrique), formatrice à l’APLF
Association Pikler Loczy-France 26, bd Brune 75014 Paris

Nous sommes toutes trois accueillantes dans deux groupes Pikler bébé-parents dans une association de parents : la Cause des parents à Villeurbanne (69).  L’un des deux groupes s’adresse aux parents attendant un enfant et à ceux ayant un bébé dans sa première année. L’autre groupe s’adresse aux parents d’enfants âgés de 9 mois à 2 ans.
Parfois nous constatons des effets thérapeutiques sur le lien qui s’installe. Nous souhaiterions partager cette expérience de 5 années de ces groupes, pensant que des unités de psychiatrie périnatale pourraient s’en inspirer et/ou que ces groupes pourraient constituer un entre-deux pour des relais de soin.
Notre intervention visera à présenter ce dispositif singulier : son cadre, les modalités de l’accueil. Nous proposons aux parents de venir partager un moment de pause pour échanger entre eux, et avec les accueillantes, et regarder ensemble leur bébé découvrir le monde qui l’entoure.
L’installation de la pièce, le choix des objets, la place de chacun sont l’objet d’une grande attention et de réflexion de notre part que nous présenterons également avec des photos. C’est ensuite l’observation du bébé et l’écoute du parent qui vont guider nos interventions et nos propositions parfois très concrètes.
Nous présenterons ensuite une séance du groupe des plus jeunes bébés au cours de laquelle notre regard s’est porté particulièrement sur Tom, 3 mois, et sa maman. Regards croisés, écrits croisés pour mettre en valeur l’intérêt de ce dispositif dans des situations de fragilité maternelle.