Les Acacias

Ajouté le 12 mars 2018

Ciné-débat

Séance unique samedi 17 mars à 10h00 proposée par l’ARIP et en présence de Joëlle Rochette Guglielmi psychologue et psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris, maitre de conférence associée à l’Université Lyon 2, et du Dr Michel Dugnat, président de l’ARIP, pédopsychiatre en périnatalité dans les deux unités de soins psychiques parents-bébé d’Avignon et de Marseille. Dans le cadre de la semaine d’information sur la santé mentale, thématique : Parentalité et enfance.

Achetez vos places à partir du 7 mars. Tarif unique 4€

Cinéma Utopia La Manutention Avignon

LES ACACIAS

Pablo GIORGELLI
Argentine 2011 1h25 VOSTF
avec German Da Silva, Hebe Duarte, Nayra Cale Mamani… Scénario de Pablo Giorgelli et Salvador Roselli. Caméra d’Or, Festival de Cannes 2011.

Ce sont souvent de petits riens que sont faits les grands films, les exemples sont légion. Le point de départ de Les Acacias est pour le moins ténu. Ruben, un camionneur taciturne, trimballe entre le Paraguay et l’Argentine des troncs entiers (les acacias du titre).

Cette fois, son patron lui a demandé sans plus d’explications d’emmener avec lui Jacinta et son bébé Anahi, qui seront ses passagers tout au long des 1500 kilomètres qui les séparent de Buenos Aires. Autant dire que 1500 km à la vitesse de son vieux camion brinquebalant chargé de quelques stères de bois, ça veut dire de longues heures de co-habitation dans l’espace exigu de la cabine. Et entre le bougon solitaire et la mère discrète, on ne peut pas dire que la glace se brise immédiatement. Chacun ne sait rien de l’autre, le spectateur les découvre tous les deux par bribes. Ruben semble avoir un fils qu’il n’a pas vu depuis des années, Jacinta se contente de dire que son enfant n’a pas de père. En tout cas, Ruben fait une tête de trois pieds de long quand il découvre avant le départ que sa passagère imposée est accompagnée d’un bambin, même si la petite Anahi a une bouille qui pourrait faire craquer le pire des misanthropes. Il est agacé par les pleurs de l’enfant, boit égoïstement sa bouteille d’eau sans en proposer à sa voisine. Et puis… et puis…

Ce ne sont pas dans de grandes discussions philosophiques ou même de convenance que vont se lancer Ruben et Jacinta. Simplement, petit à petit, chacun va s’intéresser à des petits détails de l’autre. Ruben est curieux de la langue guarani dans laquelle Jacinta parle à son enfant. Jacinta ne peut s’empêcher de fouiller la boite à gants à la recherche de quelque indice sur la vie de Ruben. Puis ce sont juste des regards discrets et des sourires qui vont se multiplier alors que les kilomètres s’égrènent… Alors le spectateur est envahi, comme les deux voyageurs, par une intense émotion. Et c’est bien la marque d’un grand film de savoir faire naître un tel sentiment à partir de trois fois rien.

Organisée dans le cadre de la semaine d’information en santé mentale