GP3 Deuil, déni et accompagnement périnatal

Ajouté le 31 août 2018

Vendredi 16 novembre de 12h45 à 14h15

  • Le vécu d’une grossesse après une fausse couche précoce

Du fait de leur fréquence, les fausses couches précoces tendent à être considérées comme un « non-évènement ». Pour autant, elles représentent une perte mais qui reste floue : en effet, de quelle perte s’agit-il? Même si plusieurs recherches intègrent les fausses couches précoces dans la définition du deuil périnatal, nous nous questionnons si un travail de deuil est possible au regard de la difficulté à cerner ce qui est perdu.

Nous considérons la fausse couche comme un événement dans la vie d’une femme et d’un couple qui colore selon différentes tonalités le rapport et le vécu à la fécondité. La fausse couche en s’inscrivant en écho à d’anciens événements peu ou pas élaborés risque de former des « kystes de souffrance » fragilisant un futur « être enceinte ». De plus il semblerait que la fausse couche, en réactualisant certaines angoisses du féminin impliquerait profondément l’image du corps de la femme et sa dynamique psychique. Le travail que nous souhaiterions présenter, en nous appuyant sur une situation clinique, met en exergue comment une nouvelle grossesse est vécue suite à une fausse couche précoce aussi bien pour la femme que pour son conjoint.

Intervenante : Agnes Segura, psychologue clinicienne, doctorante en psychologie clinique.  Laboratoire de psychologie (EA3188) de l’Université de Besançon.

  •  Bébé du déni, naître et s’attacher après une grossesse méconnue

Nous proposons d’étudier le devenir des enfants nés après un déni ou une négation de grossesse. Nous voulons observer les premiers liens entre le nouveau-né et sa mère, alors qu’elle découvre son existence à l’accouchement ou peu de temps avant. Nous nous demandons ce qui persiste de cette non-reconnaissance dans la relation mère-enfant voire parents/enfants qui est sans doute toujours actif.

Le déni de grossesse est considéré comme un facteur de risques important entraînant une évolution compliquée de la grossesse et de la relation avec l’enfant sans qu’aucune étude évaluant précisément les risques et les retentissements de cette pathologie n’ait vu le jour. Nous voulons tenter de définir un style maternel spécifique au déni de grossesse et démontrer qu’un travail de dépistage se justifie pleinement, afin d’améliorer les possibilités de  prise en charge de ces patientes et de leurs enfants.

Intervenante : Catherine Cuisenier-Bourquin, psychologue, psychothérapeute

  • Allers et retours entre corps et langage : expérience d’une pratique d’accompagnement anténatale

Depuis la création de notre unité en 2013, plusieurs mères nous ont été adressées en raison d’un « antécédent » lors d’une précédente grossesse ou naissance.
Au fil de ces rencontres, nous avons constitué une expérience que nous souhaitons vous présenter ici.

La grossesse, plus principalement son dernier trimestre, et plus encore son terme qu’est l’accouchement représentent une période de vulnérabilité potentielle pour la femme. En effet, cette expérience se traduit sur un plan physique, biologique et psychique par une intensité du vécu et des éprouvés. De manière classique et ordinaire, cela s’exprime par le baby-blues.
Dans certaines situations plus extrêmes, ce passage de l’avant à l’après grossesse, du dedans au dehors s’opère dans la douleur, constitue une béance et se traduit par un effondrement psychique qui met mal la mère et sa relation au bébé. Cet effondrement présente à chaque situation sa singularité mais quelques similitudes sont néanmoins observables sur le plan clinique. La première d’entre elle est liée au type de fragilité psychique de la mère. Sur un plan nosologique, le type de psychopathologie maternelle influence et conditionne la qualité de la décompensation liée à l’accouchement. Dans notre expérience pratique, nous observons par exemple que les mères avec des antécédents de troubles anxieux, dépressifs vont plus généralement présenter une dépression du post-partum tandis que les mères ayant des troubles psychotiques décompensent davantage sur le mode d’une psychose puerpérale. Comment alors prendre en charge ces épisodes ou plus exactement comment les anticiper, les prévenir et les contenir ?
Au travers de la présentation de deux vignettes cliniques, nous proposons d’explorer, approfondir et élaborer cette question.

Intervenantes : binôme de l’équipe (médecin / infirmier) de l’unité de soins pour et autour du bébé d’Angers.