Actualité littéraire

Ajouté le 28 octobre 2011

Actualité littéraire :

Trois intervenants que nous avons eus grand plaisir à accueillir à l’occasion des colloques de l’ARIP voient leur dernier ouvrage paraître cet automne. Nous vous invitons à découvrir…

Soutenir et contrôler les parents. Le dispositif de parentalité de Gérard Neyrand (Ed. Erès)

« Les mesures de soutien à la parentalité ont été conçues dans une perspective de participation des parents s’étayant sur leur mise en confiance, mais ils sont soumis comme l’ensemble des actions à destination des parents à l’ambiance sécuritaire actuelle et aux injonctions managériales à une évaluation assez intrusive des pratiques.

J’analyse dans le petit ouvrage présenté ici la logique de développement d’un véritable  » dispositif de parentalité », visant en premier lieu le soutien des parents, mais qui a tendance à dériver vers un contrôle sécuritaire et managérial accru. J’essaye notamment de montrer l’intérêt de l’articulation en réseaux de ces actions, et les pressions contradictoires auxquels ces réseaux sont soumis… »

Enfance obscure par Pierre Péju (Ed.: Gallimard Collection : haute enfance)

Dans le droit fil de Naissances et de La petite Chartreuse, Pierre Péju poursuit une méditation sur l’enfance au fil de laquelle se dégage la notion d’« Enfantin », qui permet de comprendre comment les impressions de nos premiers jours hantent notre vie adulte, non pas comme des souvenirs mais comme des blocs perceptifs, des clartés et des ombres. Ces impressions originelles sont la clef de notre singularité, de notre style, et de ce que Bergson appelait « la courbure de notre âme ». Accueillir l’Enfantin n’a rien de nostalgique. C’est au contraire une incitation à prendre des initiatives, à créer, ou à trouver une écriture restituant la saveur des premières fois. Alternance de récits intimes et de lectures d’écrivains (Nabokov, Sarraute, Leiris, Kafka) ou de penseurs (Bachelard, Sartre, Walter Benjamin, Lévi-Strauss, Deleuze), Enfance Obscure reprend quelques questions profondes que la modernité a soulevé, en « découvrant » et en valorisant l’enfance. Quels liens notre imaginaire tisse-t-il entre les enfants et les morts ? D’où vient la familiarité de l’enfant avec l’animal ou le monstrueux ? Qu’est-ce que la haine des enfants ? Pourquoi faut-il des grandes personnes ? Comment la philosophie a-t-elle considéré l’enfance ? Quelle part d’enfance est nécessaire à toute création artistique ? Revenir à l’enfant que nous fûmes donne accès à toute l’enfance, nous permet de retrouver l’enfant étranger, ou l’enfant anonyme, que nous avons été aussi et d’en accepter l’énigme définitive. Car toutes les enfances communiquent : des passages secrets relient les plus lointaines aux plus actuelles.

Les solidarités mystérieuses de Pascal Quignard (Ed. Gallimard, collection Blanche)

« Ce n’était pas de l’amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n’était pas non plus une espèce de pardon automatique. C’était une solidarité mystérieuse. C’était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l’avait décidé ainsi. »

En Bretagne, de nos jours, près de Dinard, une femme d’une quarantaine d’années retrouve par hasard le professeur de piano de son enfance. Cette femme âgée lui propose de venir habiter chez elle. Petit à petit, elle se réinstalle dans la petite ville où elle a vécu autrefois, retrouve son premier amour, se lie comme jamais elle ne l’avait fait avec son frère plus jeune, redécouvre les lieux, les chemins, les roches, se passionne pour la nature, la mer.

Soudain, un jour, sa fille, qu’elle n’avait plus vue depuis des années, revient vers elle.

De façon polyphonique, tous les personnages qui la côtoient (un prêtre, la bonne du professeur de piano, son frère Paul, un cultivateur, la factrice, un cousin qui vit près de là, la conductrice du car de ramassage scolaire, la masseuse de la thalassothérapie, sa fille Juliette) évoquent cette femme dont la destinée paraît de plus en plus étrange. Chacun a son interprétation. Chacun essaie de comprendre les rapports troublants, mystérieux, silencieux, sauvages que Claire se met à entretenir avec sa famille, l’amour, la falaise, le ciel, les oiseaux, l’origine